Benoît XVI en Calabre - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Benoît XVI en Calabre

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Le 9 octobre, Benoît XVI a effectué une visite pastorale en Calabre (Italie) arrivant à Lamezia Terme en avion depuis Rome. Il y a célébré à 10 h 30′ une grand-messe dans la périphérie industrielle de la ville : « Je suis venu, a dit Benoît XVI dans son homélie, pour partager avec vous les joies et les espérances, les efforts et les engagements, les idéaux et les aspirations de cette communauté diocésaine. En observant cette belle région, nous y trouvons une terre sismique non seulement d’un point de vue géologique, mais aussi d’un point de vue structurel, comportemental et social, une terre, en fait, où les problèmes se présentent de façon aiguë et déstabilisante, une terre où le chômage est préoccupant, où la criminalité souvent féroce atteint le tissu social, une terre où l’on a la sensation continue d’être dans l’urgence. Vous avez, vous Calabrais, su répondre à cette urgence avec une promptitude et une disponibilité surprenante, avec une extraordinaire capacité d’adaptation face aux problèmes… Ne cédez jamais à la tentation du pessimisme et du repliement sur vous-mêmes. Faites appel aux ressources de votre foi et de vos capacités humaines. Efforcez-vous de grandir en sachant collaborer, prendre soin de l’autre et du bien public. Gardez l’habit nuptial de l’amour ».

Le Saint-Père s’est rendu en hélicoptère à Serra San Bruno à 17 h 15 min pour rejoindre en voiture la Charteuse des saints Étienne et Bruno. Il a été accueilli par le maire de la localité et, devant la Chartreuse, s’est adressé aux nombreux habitants venus l’accueillir. Évoquant la visite de Jean-Paul II en 1984, Benoît XVI a parlé du grand privilège d’avoir une « citadelle de l’esprit » comme cette chartreuse. « Les monastères ont une fonction extrêmement précieuse, et même indispensable dans le monde… Ils servent aujourd’hui à assainir l’environnement. Parfois, le climat que l’on respire dans notre société n’est pas sain, pollué qu’il est par une mentalité qui n’est pas chrétienne, ni même humaine, car dominée par des intérêts économiques, préoccupée seulement des choses terrestres et manquant d’une dimension spirituelle. Dans ce climat, on marginalise non seulement Dieu, mais aussi notre prochain, et l’on ne s’engage pas pour le bien commun. En revanche, le monastère est le modèle d’une société qui met Dieu et la relation fraternelle au centre. Nous en avons tant besoin aujourd’hui aussi ».

Après avoir salué la population de Serra San Bruno, le Saint-Père est entré dans la Chartreuse où il a été accueilli par le prieur, le P. Jacques Dupont. Dans l’église conventuelle à 18 heures, il a célébré les vêpres avec les religieux. Le Pape a rappelé la base de la spiritualité de la communauté des chartreux fondée par saint Bruno : « Le fort désir d’entrer en union de vie avec Dieu, en abandonnant tout le reste, tout ce qui empêche cette communion et en se laissant attirer par l’immense amour de Dieu pour vivre seulement de cet amour », par la solitude et le silence. Puis il a expliqué que le progrès technique a rendu la vie de l’homme plus aisée, mais aussi « plus agitée, parfois convulsive ». Le développement des moyens de communication fait que l’on court le risque aujourd’hui que le virtuel ne l’emporte sur le réel : « Sans qu’elles s’en aperçoivent, les personnes sont toujours plus immergées dans une dimension virtuelle à cause de messages audiovisuels qui accompagnent leur vie du matin au soir. Les plus jeunes, qui sont déjà nés dans ces conditions, semblent vouloir remplir chaque moment vide de musique et d’images presque par peur de sentir justement ce vide… Certaines personnes ne sont déjà plus capables de rester longtemps dans le silence et la solitude ».

Cette condition socioculturelle « souligne le charisme spécifique de la Chartreuse comme don précieux pour l’Église et pour le monde, un don qui contient un message profond pour notre vie et pour l’humanité entière. Nous le résumerions ainsi : en se retirant dans le silence et la solitude, l’homme, pour ainsi dire, s’expose à la réalité dans sa nudité, il s’expose à ce vide apparent dont je parlais avant, pour expérimenter au contraire la plénitude, la présence de Dieu, la réalité la plus réelle qui soit… Le moine, en abandonnant tout… s’expose à la solitude et au silence pour ne pas vivre d’autre chose que de l’essentiel, et c’est justement en vivant de l’essentiel qu’il trouve aussi une profonde communion avec ses frères, avec chaque homme ». Cette vocation « trouve sa réponse dans un cheminement, dans la recherche de toute une vie… Devenir moine demande du temps, de l’exercice, de la patience… mais c’est justement là que se trouve la beauté de toute vocation dans l’Église : donner à Dieu le temps d’œuvrer avec son Esprit et à l’humanité de se former, de grandir selon la mesure de la maturité du Christ, dans cet état de vie particulier. Tout est dans le Christ, la plénitude. Nous avons besoin de temps pour faire notre une des dimensions de son mystère… Souvent, il semble impossible, aux yeux du monde, de rester toute une vie dans un monastère, mais en réalité, une vie entière est à peine suffisante pour entrer dans cette union avec Dieu, dans cette réalité essentielle et profonde qu’est Jésus-Christ ».

« L’Église a besoin de vous et vous avez besoin de l’Église », a conclu le Saint-Père à l’adresse des chartreux. « Vous aussi, qui vivez dans un isolement volontaire, vous êtes en réalité au cœur de l’Église, et vous faites courir dans ses veines le sang pur de la contemplation et de l’amour de Dieu ». Après la célébration des vêpres, Benoît XVI a rencontré la communauté au réfectoire, signé le livre d’or et visité une cellule et l’infirmerie. Plus tard, il a rejoint l’aéroport de Lamezia Terme, d’où à 20 heures, il a repris l’avion vers Rome.

VIS 20111010 (600)