Benoît XVI parle de la présence réelle - France Catholique
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La justice de Dieu
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Benoît XVI parle de la présence réelle

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Ces dernières années, Benoît XVI a présenté une riche théologie de la présence de Jésus Christ dans l’Eucharistie. La meilleure façon de la résumer est sa phrase prononcée lors de la procession eucharistique de Lourdes en septembre 2008 : « Seigneur Jésus, tu es là! » Si vous en percevez le sens, vous découvrez les fondements mêmes des paroles consécratoires qui font que « la conversion substantielle du pain et du vin en corps et sang du Seigneur Jésus est une réalité qui dépasse toute compréhension humaine » (Sacramentum caritatis, 6).

Il poursuit en disant : « L’eucharistie est un ‘mystère de foi’ par excellence: ‘le résumé et la somme de notre foi. » En conséquence selon lui, et selon toute la Tradition de l’Église, tout ce qui a rapport à la vie et la théologie de l’Église converge vers ce point : Jésus est présent en son corps, son sang, son âme et sa divinité dans l’eucharistie.

Jésus est présent ici dans notre histoire, notre environnement, maintenant. Même prétendre que la foi en la présence réelle est essentiel, ce qui à proprement parler est correct, ne rend compte de toute la grandeur de cette réalité. L’Église catholique est l’Église de la Présence.

Une telle présence est un mystère théologique au propre sens du terme. En d’autres mots, il a tellement d’aspects que, quelle que soit la façon dont on tente d’en parler, on ne fait qu’en affleurer la surface. On peut seulement tenter de comprendre ce qu’il signifie à travers différentes manières appropriées.

Le Pape commence avec la Trinité. Il emprunte le discours de Jésus sur le pain venu du ciel: « Mon Père vous donne le vrai pain venu du ciel; car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde » (Jn 6, 32-33).

Il cite ensuite Jésus s’identifiant lui-même à ce pain : « Je suis le pain vivant descendu du ciel ; celui qui mange de ce pain vivra toujours, et le pain que je lui donnerai pour la vie du monde est ma chair » (Jn 6, 51). À partir de l’analyse de Benoît XVI sur la présence du Christ, le mystère de l’amour dans l’eucharistie se révèle: à savoir que Dieu nous aime infiniment et nous rejoint, nous conduisant au coeur du plan d’amour et de salut de tout le genre humain.

Le salut du genre humain a eu lieu sur la croix du Christ. Un certain nombre de choses se produisirent. Prenons simplement un exemple : « À travers le sacrement de l’eucharistie, Jésus conduit les fidèles dans son ‘heure’; il nous montre ainsi le lien qu’il a voulu entre lui et nous, entre sa personne et l’Église » (Sacramentum caritatis 14). Donc l’Église naît sans cesse de l’eucharistie, que ce soit la foi de l’Église ou celle de chaque individu qui embrasse cette foi.

En identifiant de plus en plus d’éléments du mystère de la présence du Christ sur terre, nous ne nous éloignons pas du Christ. Nous demeurons en sa présence sous une forme différente.

C’est comme si de nouvelles réalités telles que le pain et le vin (la plénitude du Corps et du sang du Christ), une communauté (le Corps du Christ), des personnes (le prêtre agissant in persona Christi), des livres (l’Écriture sainte), et des rites révélaient leurs liens en nous montrant la présence du Seineur ressuscité. Le défi pour nous est de les considérer dans leur intégrité de telle sorte que la réalité devant nous est bien : « Seigneur, tu es là! »

Le corrolaire de la présence réelle est l’expérience réelle de Jésus Christ. Là, dans le tabernacle Jésus, Sauveur du monde, est présent. Si nous prenons le temps, nous dit Benoît XVI, nous pouvons « accepter de reconnaître dans nos vies la présence de celui est est là. » Cela veut dire que nous pouvons apprendre « à le contempler (…) et à l’adorer. » La contemplation est la vraie ouverture à Jésus et l’adoration est la reconnaissance de celui qu’il est vraiment.

La troisième expérience de Jésus que Benoît XVI a mentionné à Lourdes se réfère à l’amour : « Nous aimons – et nous cherchons à aimer davantage – Celui qui est là, devant nous, offert à nos regards, à nos questions peut-être, à notre amour. »

La présence réelle est la présence d’un amour réel, le don total de soi voulant le bien de l’autre et oeuvrant pour cela, l’amour de Dieu en personne. Citons encore les paroles de Benoît XVI : « Que nous marchions – ou que nous soyons cloués sur un lit de souffrance, que nous marchions dans la joie – ou que nous soyons dans le désert de l’âme (cf. Nb 21, 5), Seigneur, prends-nous tous dans ton Amour : dans l’Amour infini, qui est éternellement Celui du Père pour le Fils et du Fils pour le Père, celui du Père et du Fils pour l’Esprit, et de l’Esprit pour le Père et pour le Fils. »


Bevil Bramwell est prêtre Oblat de Marie Immaculée. Il enseigne la théologie à Catholic Distance University. Il est titulaire d’un doctorat du Boston College et oeuvre au service de l’ecclesiologie.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/benedict-on-the-real-presence.html