N’est-ce pas un immense espoir pour nous que ce printemps des peuples arabes ? Comment ne pas nous réjouir que toute une jeunesse se soit levée au nom de la liberté, réclamant la fin des dictatures corrompues et le changement des conditions économiques pour une vie plus digne. Certes, on mesure les difficultés de l’entreprise : on a calculé que ce sont 50 millions d’emplois qui devraient être créés avant 2020 pour satisfaire aux demandes du marché du travail. Il n’empêche que la dynamique enclenchée semble aller dans la bonne direction et qu’un retour au système passé semble exclu.
Pourquoi alors faut-il que des craintes s’expriment devant le phénomène ? En Égypte d’abord. L’assaut donné à l’ambassade d’Israël au Caire a donné des sueurs froides à ceux qui redoutent un retour à l’état de guerre auquel avait mis fin le fameux voyage d’Anouar el Sadate à Jérusalem. Mais le départ de nombreux chrétiens d’Égypte, les coptes, apparaît encore plus inquiétant. Près de 100 000 d’entre eux auraient quitté le pays depuis mars dernier à cause de la multiplication des provocations islamistes et de l’absence de perspectives économiques. En Syrie, les minorités chrétiennes sont tout aussi inquiètes, au point parfois de sembler préférer la dictature actuelle à une démocratie qui pourrait signifier l’établissement de la charia, cette loi islamique qui ne leur laisserait qu’un statut de citoyens de seconde zone.
Il ne suffit pas que les peuples se soulèvent pour que la liberté triomphe. Il faut encore que se créent les conditions pour qu’un véritable État de droit fasse respecter la liberté des conscience et de religion.
Gérard Leclerc
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- Dénoncer les abus sectaires dans la vie consacrée et passer l’épreuve en union au Christ Epoux
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- OBSERVATION : SCIENCE ET MIRACLE