Existe-t-il, en ce moment, un seul politique qui puisse se proclamer résolument optimiste face à la situation économique et financière de l’Europe. C’est pratiquement impossible. Ainsi que le déclarait un économiste lors d’un récent débat télévisé: nous sommes condamnés à préférer les mauvaises solutions à de plus mauvaises solutions, car il n’y a pas de bonnes solutions. Et chaque jour apporte son lot désolant d’informations fâcheuses: dégradation de la note de l’Italie par une de ces terribles agences de notation, prévision de croissance en baisse pour la France, impossibilité de se mettre d’accord entre pays sur l’aide à la Grèce en péril. Et puis la question n’est plus tabou: ce pays sera t-il bientôt « en défaut », c’est-à-dire en situation de ne plus payer ses dettes ? Certains en sont absolument persuadés, même si d’autres sont attachés à un dogme absolu. Impossible de laisser un pays de la zone euro faire faillite, d’autant que cela risquerait de provoquer à terme la fin de la monnaie unique, et par voie de conséquences, la fin de la construction européenne.
Il y a, semble-t-il deux camps qui s’opposent. Ceux qui pensent que l’euro est d’ores et déjà condamné et ceux qui espèrent qu’un surcroît de fédéralisme européen pourrait tout sauver. Aussi perçoit-on que les options politiques sont étroitement mêlées aux conceptions économiques. Et l’on en revient au projet des initiateurs de la construction européenne, comme Schuman et Monet. Le second, surtout, était persuadé que c’est par l’unification économique qu’on créerait l’union de l’Europe. Mais lorsque les intérêts deviennent aussi divergents, on peine à maintenir l’objectif. Et l’on se demande ce qui peut ranimer la solidarité des peuples. Faudra-t-il envisager autrement l’entente entre les nations ? Le débat politique pourrait ainsi gagner une certaine consistance à l’heure des grandes échéances, notamment électorales.
Chronique à RND 21 septembre