[PHOTO] « l’attirance vers les mineurs » sera-t-elle le prochain combat des mouvements pour les droits civiques ?
Des efforts très importants et couronnés de succès ont été faits pour que les homosexuels soient considérés comme normaux et non comme déviants. Cependant, les hétérosexuels restent perplexes face à l’attirance vers le même sexe. Et une longue série de tentatives a été faite au siècle dernier pour en « diagnostiquer » les raisons.
Sigmund Freud, sans prendre position de moraliste, mais en résumant les mœurs au début du XXème siècle, écrit dans « Introduction Générale à la Psychanalyse » :
« C’est une caractéristique commune à toutes les perversions de mettre de côté tout but reproductif. C’est en fait le critère par lequel nous jugeons si une activité sexuelle est perverse – si elle écarte de ses buts la reproduction et poursuit l’obtention de la gratification indépendamment. [Une telle activité] est appelée du titre peu honorable de « perversion » et est méprisée en conséquence. »
Freud recherchait à comprendre, et si possible à corriger, les attirances homosexuelles. Il proposa deux « étiologies » possibles. Dans certains cas, un fils se sur-identifie à sa mère plutôt qu’à son père, ou une fille à son père plutôt qu’à sa mère. Et dans d’autres cas, cela peut-être le résultat d’un développement narcissique incomplet, qui cause l’attirance vers les reflets de soi-même (du même sexe) plutôt que vers le sexe opposé.
Pour sa part, le premier disciple de Freud, Carl Jung, mit en avant le fait que, bien que normalement les garçons cantonnent pendant leur développement leurs caractéristiques féminines dans l’inconscient, et les « projettent » ultérieurement sur les femmes, certains enferment leurs caractéristiques masculines dans l’inconscient et les projettent ultérieurement sur des hommes. Il expliquait de la même manière l’homosexualité féminine.
Enfin, pour certains groupes chrétiens, l’homosexualité masculine est associée au phénomène des femmes portant la culotte. Cette explication mérite probablement autant d’attention que celles de Freud et Jung.
D’énormes changements ont eu lieu en ce qui concerne la vision du milieu de la psychologie sur l’homosexualité ; ils sont reflétés dans les versions révisées du « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » (DSM : Manuel statistique et diagnostique des désordres mentaux) publié par l’Association Américaine de la Psychiatrie (APA). Dans l’édition de 1952, l’homosexualité est définie comme un « désordre sociopathique de la personnalité » ; en 1968 comme une « déviance sexuelle » ; mais en 1973, elle n’intéresse plus les psychiatres que si un individu n’est pas satisfait de son orientation sexuelle (« ego-distonia »).
Depuis cette redéfinition, la recherche des causes – très souvent par des chercheurs homosexuels – s’est principalement concentrée sur les facteurs biologiques – le ratio d’étiocholanolane sur la testostérone dans les urines, le ratio d’androgènes sur les œstrogènes durant les premiers développements de l’embryon, les anomalies dans l’ADN des chromosomes X de frères homosexuels, la taille des noyaux suprachiasmatiques dans le cerveau des homosexuels, l’augmentation de la probabilité d’homosexualité chez les vrais jumeaux, ou encore la possibilité d’un « gène de l’homosexualité ».
Toutes ces études ont été sujettes aux critiques du reste des scientifiques soit pour leur méthodologie soit pour le manque d’efficacité des contrôles soit pour l’absence de reproductibilité des résultats, ou encore pour l’inclusion de bisexuels parmi les homosexuels.
Quel genre de preuve serait convaincant pour affirmer une cause biologique ? C’est en fait presque impossible à imaginer. Au moment de la conception, les chromosomes mâles et femelles déterminent quels organes sexuels vont se développer chez le fœtus. Les hormones mâles et femelles sont présentes chez les deux sexes et se développent en combinaison avec des variables dépendant de l’environnement, ce qui rend improbable tout algorithme pouvant prédire l’apparition occasionnelle d’une attirance pour le même sexe.
Le psychiatre Robert Spitzer, qui a dirigé en 1973 le mouvement au sein de l’APA pour la redéfinition de l’homosexualité, est devenu depuis une cause de consternation parmi ses pairs, à la suite de son revirement lié à une étude de 5 ans sur 200 homosexuels et qui a conclu que ceux-ci pouvaient changer leurs préférences sexuelles.
En dépit de l’absence complète d’évidence que l’on « naît homosexuel », les théories attribuant l’homosexualité à une cause biologique plutôt qu’à des situations contingentes ou des choix personnels ont pris beaucoup d’importance à cause de leur pertinence dans le débat moral et politique.
Malgré le fait que beaucoup d’homosexuels ont eu des enfants normalement et que nombreux sont ceux qui ont changé de préférence sexuelle, on continue de penser que certains – voire beaucoup – des homosexuels sont nés ainsi, et l’homosexualité semble désormais être un motif de lutte pour les droits civiques, par analogie avec la race, l’origine ethnique ou le sexe.
Le résultat, c’est que ce qui semblait autrefois être du simple bon sens – comme d’empêcher les hommes homosexuels d’être chefs scouts, ou de vivre en contact physique avec de jeunes hommes, comme dans les séminaires ou à l’Armée – est devenu « discriminatoire ».
Mais si, comme l’Eglise catholique le maintient et comme l’APA le pensait autrefois, l’homosexualité est intrinsèquement un désordre, il s’agit bien sûr d’un handicap dans la conduite d’une vie sociale et de famille normale, mais pas de quelque chose de semblable à la race, le sexe etc. qui réclame de nouveaux textes de loi portant sur les droits civiques.
La position « homosexuel de naissance » semble aussi militer contre ce qui a toujours été considéré comme l’un des diktats les plus évidents de la loi naturelle : la reproduction et le soin de sa progéniture. Ceci est bien entendu un précepte pour l’espèce humaine, mais pas pour chaque individu ; le célibat volontaire est donc permis.
Certains actes sexuels contre nature, comme le viol, l’inceste et les attentats à la pudeur contre les enfants et les mineurs, sont encore considérés comme des crimes. Et le fait que certains actes qui étaient autrefois considérés contre nature soient devenus légaux au XXe siècle ne signifie pas qu’ils soient en accord avec la loi naturelle.
Est-ce que 3% de la population, parce qu’ils ont des attirances sexuelles différentes, pourraient être des exceptions aux préceptes de la loi naturelle concernant la sexualité et la procréation ? Seulement si les significations de « naturel », de « relation sexuelle » et de « mariage » sont changées arbitrairement.
Mais cela ne s’arrêtera pas là. Comme une réminiscence du mouvement ayant conduit dans les années 70 à reclassifier l’homosexualité comme normale plutôt que déviante, un groupe d’activistes pro-pédophiles et de professionnels de la santé mentale (B4U-ACT) a organisé une conférence en août à Baltimore, en incluant des intervenants d’Harvard, de Johns Hopkins, de l’Université de Louisville et de l’Université de l’Illinois, pour promouvoir la déclassification par l’APA de « l’attirance envers les mineurs » comme un « désordre mental ».
S’ils réussissent, nous serons un jour ou l’autre confrontés à de nouvelles positions éthiques sur ce qui est « naturel », à une nouvelle législation sur les droits civiques et à de nouvelles recommandations sur ce qui est criminel ou non.
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/homosexuality-civil-rights-and-natural-law.html
Howard Kainz est professeur de philosophie émérite à l’Université Marquette. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont « L’existence de Dieu et l’instinct de Foi » récemment publié.