Fragilité de l'islam - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Fragilité de l’islam

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Le Coran est-il ce qu’il prétend être ?

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L’islam est la culture socio-religieuse la plus durable — fermée, non réformable — au monde. L’idée de base est que chacun adore Allah tout le temps de la même façon, selon une simple et unique doctrine. L’évolution majeure cherchée par l’islam n’est ni la modernisation ni la vérité objective, mais, dans un monde stable, la soumission de tous les humains à Allah dans un califat d’où sont exclus les incroyants.

Regard en arrière sur le communisme, tout au moins hors sa version asiatique, quel étonnement! Presque personne ne pouvait croire qu’il tomberait sans un conflit majeur. Sa désintégration si rapide et si complète semble incompréhensible, sauf pour un Jean-Paul II. Il avait saisi ses faiblesses, son incapacité à comprendre l’âme humaine et ses origines.

L’islam est bien plus ancien que le marxisme. Au septième siècle de notre ère, l’islam a subitement jailli pratiquement de rien. Il s’est rapidement répandu, essentiellement par des conquêtes militaires. Les premières victimes furent les pays chrétiens byzantins et l’Empire perse. Tous furent incapables d’opposer une résistance. Puis les armées de l’islam firent la conquête de l’Afrique du Nord, des îles de la Méditerranée, de presque toute l’Espagne, des Balkans, du Proche-Orient, des immenses étendues du Sud de la Russie à l’Inde et l’Afghanistan, et même de certaines régions de Chine. La conquête de l’Indonésie eut davantage un caractère commercial.

Par la suite, les efforts européens de reconquête eurent quelques succès passagers. Les croisades échouèrent en définitive, mais mirent un coup d’arrêt à l’invasion musulmane de l’Europe. L’Espagne, la Grèce et une partie des Balkans réussirent à reprendre la maîtrise de leurs terres. Mais aux dix-huitième et dix-neuvième siècles la domination des Puissances européennes sur les terres d’islam n’eut guère d’effet. L’islam était confronté aux Puissances occidentales, à leur science, sans le moindre effet de conversion, sauf, peut-être, par une prise de conscience de ses lacunes scientifiques et techniques.

La conversion à l’islam de pays précédemment chrétiens semble irréversible. Les rares chrétiens restant sur ces terres sont des citoyens de seconde zone. Ils sont soumis à une terrible pression pour se convertir ou émigrer. En terre d’islam, bien des énergies se consacrent à une totale domination par l’islam, et à l’exclusion de toute puissance étrangère et de toute autre religion. Le monde selon les musulmans est divisé en deux: une zone de paix, et une zone de guerre, cette dernière étant celle qui échappe encore à la domination de l’islam.

Alors, avec tout ce qui précède, pourquoi parler de la « fragilité » de l’islam? Cette instabilité provient de la nature du texte du Coran en tant que document historique. On raconte que le Coran a été dicté directement en langue arabe par Allah. Il n’avait aucun précédent, bien qu’apparu seulement environ un siècle après Mahomet.

Des érudits, allemands pour la plupart, ont travaillé pendant quelques décennies pour élaborer une édition critique du Coran, prenant en compte la « préhistoire » du Coran. En raison du dogme musulman que toute mise en question du Coran est blasphématoire, l’entreprise fait encourir un risque aux chercheurs. Le principe selon lequel on ne peut faire des recherches sur le texte ne peut, naturellement, que susciter des soupçons que même les musulmans peuvent ressentir à propos de son authenticité.

Comme nous le savons, une grande part de la philosophie de l’islam provient d’érudits chrétiens ou perses. C’est bien rappelé dans « The Closing of the Muslim Mind » [L’étroitesse d’esprit des musulmans] par Robert Reilly. Et, de plus, le Coran proprement dit semble composé à partir de nombreux passages des Écritures chrétiennes ou juives. La parole même du Coran a ses racines dans les livres liturgiques.

La négation systématique, dans le Coran, de la Trinité, de l’Incarnation, la réduction du Christ, Messie, au rôle de simple prophète, nous invitent à examiner la corrélation entre le Coran et les Écritures judéo-chrétiennes. La grande prétention selon laquelle la « révélation » de Mahomet a réécrit et rendu caducques les révélations précédentes incite à s’y opposer.

Le mouvement œcuménique entretient des relations avec l’islam, pour l’essentiel, sur des questions de tolérance mutuelle. Ce n’est pas mal. Mais nul ne peut méconnaître le fondement de vérité d’un texte et de ses racines.
La religion, ou la foi, même dans l’islam du temps d’Averroès, ont été pensées comme un mythe destiné à mater les populations. Les érudits laissaient volontiers le pouvoir aux califes et aux imams pourvu que l’intelligentsia reste libre de continuer à philosopher, ce qui était considéré comme anti-coranique en ce sens que le Coran ne prenait pas ses conclusions en compte.

La fragilité de l’islam, telle que je la vois, se trouve dans le constat soudain de l’ambiguïté du texte du Coran. Est-il conforme à ce qu’il prétend être ? L’islam n’a pas de force militaire. Il tient sa force dans la cohésion sociale, souvent sous la menace de sanctions sévères, morales et physiques. Mais les fondements et l’intégrité de son document de base sont fortement suspectes. Quand on s’en apercevra, l’islam deviendra aussi fragile que le communisme.

James V. Schall, S.J.

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