Le révérend Bourgeois (à gauche) et les femmes-prêtres.
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Les journaux tant catholiques que laïques ont fait grand bruit au sujet du Révérend Roy Bourgeois, un prêtre de la congrégation de Maryknoll (NDT: importante congrégation missionnaire américaine) encourant l’excommunication pour avoir participé à un simulacre d’ordination de femmes. Il fait actuellement l’objet d’un début de procédure pour l’exclure de son ordre, de la prêtrise, et de son ministère. Naturellement, certains milieux le célèbrent comme un héros, activiste des droits civiques et de l’égalité des femmes.
Mais le Père Bourgeois n’est rien de cela. Au sujet de l’ordination des femmes, il a simplement tort. Son erreur est répandue dans notre culture américaine, et plus largement dans la culture post-moderne de positivisme que nous connaissons actuellement. Le Père Bourgeois et ceux qui le soutiennent confondent « égalité en dignité » et « égalité de fonction ».
Ce qui va à contre-courant du sens commun. Par exemple, il semble merveilleux d’être une maman — difficile, certes, mais c’est l’emploi le plus important dans toute la communauté humaine. Pression incessante, des heures et des heures, et la paie ne suit pas. Mais le gain est fabuleux. Un enfant, effrayé, souffrant, ou affectueux se précipite vers sa mère, avant quiconque d’autre. Les mamans et les enfants partagent des rites, une intimité, et des joies auxquels le papa ne participe pas. Il n’est pas rare de voir sur le biceps d’un jeune homme un tatouage dédié à Maman; ce à quoi aucun père n’a droit.
Oui, la maternité est une noble vocation et, me semble-t-il, profondément enrichissante. Mais Dieu m’a créé homme et, quoi que je fasse dans mon existence, quels que soient mes efforts, je ne serai jamais une maman. Et c’est très bien ainsi.
Devenir mère est incompatible avec ma nature propre. Dieu m’a accordé certains talents, certaines possibilités, potentialités, et tout cela assemblé n’aboutira jamais à une maternité.
Ainsi, l’Église croit, décide et maintient que ni ma femme, ni aucune autre femme, ne pourront être ordonnées prêtres, pour la bonne et simple raison que les prêtres sont les représentants du Christ, qui était un homme, et que l’Église n’est pas habilitée à ordonner des femmes. En choisissant Ses apôtres, le Christ n’a pas agi différemment.
Dieu créa ma femme, toute douée, avec certaines capacités et potentialités, mais rien impliquant l’accès à l’ordination. Pas trace d’hostilité envers ma femme — après tout, la plus grande sainte de tous les temps, notre Mère bénie Marie, n’a pas été ordonnée prêtre non plus.
C’est la base fondamentale de la doctrine catholique quant à la prêtrise, et, pour l’Église, l’impossibilité d’ordonner une femme est tout aussi évidente que mon incapacité à devenir mère. Rien en cela ne met en question un défaut dans nos caractères, ni une domination opprimante d’une personne sur une autre. C’est la constation toute simple de la nature des choses.
La loi de la nature fait la distinction entre genres dans les fonctions parentales, y-compris sur le plan biologique. La loi divine, par le Magistère de l’Église, définit par le genre, et par bien d’autres facteurs, comment distinguer rôles ministériels et fonctions.
La loi de la nature et la loi divine, pour Saint Thomas d’Aquin, « reflète l’éclairage de la lumière divine sur nos propres personnes.» En d’autres mots, la loi divine ou de la nature, nous enseigne, nous forme, nous sculpte, à l’image de la Trinité.
La vocation des chrétiens à diverses sortes de services pour l’Église, par ordination ou non, montre que nous sommes faits pour vivre en communauté — la communauté naturelle et surnaturelle de l’Église — et en fin de compte, pour participer à la divine communauté de la Sainte Trinité.
La Trinité est bien formée de trois personnes, distinctes mais égales en dignité. La seconde personne de la Trinité, le Fils, s’est incarné. Distinguer du rôle du Père et de l’Esprit Saint le rôle du Christ dans l’œuvre de salut ne le rend ni plus ni moins divin. Celà signifie tout simplement que la Trinité est trois personnes en une unique nature divine.
Dans la culture américaine actuelle, nous semblons nous méfier des nuances concernant différentes fonctions, comme si c’était une sorte de péché contre les dogmes de la démocratie. Donc, devrions-nous penser, un homme peut devenir « mère ». Deux hommes, ou deux femmes, peuvent devenir « mari et femme ». Le mariage peut être permanent ou provisoire. On peut choisir son genre sur une carte à choix multiples, choix de plus en plus nombreux. Nous vivons dans un monde d’auto-gouvernance, rejetant la loi de la nature, ce qui entraîne le rejet de l’authentique égalité entre les humains.
Les lois divine et de la nature nous proposent un sens profond de justice. Par elles, et avec une dose de bon sens, nous reconnaissons qu’hommes et femmes ne sont pas pareils, et ne pourront faire toujours les mêmes choses ou assumer les mêmes fonctions. Ceci n’est pas une injustice de la loi. En fait, la loi met en valeur le rôle des humains en vue de l’éternité dans l’amour de la communauté. Chacun est l’image de la communauté lorsqu’il accomplit sa tâche spécifique au sein de l’Église comme dans le monde.
Aucun discours, aucune agitation ne changera les préceptes divins.
Finalement, ce sont les préceptes divins qui, seuls, pourront nous faire changer. Puisse la bonté de Dieu, par sa loi divine, faire changer les cœurs du Père Bourgeois, de ses adeptes et de notre pays tristement affligé, et qu’ils comprennent ce que signifie le mot: « égalité ».
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/ordination-equality-and-natural-law.html