LE MARIAGE HOMOSEXUEL : DES SURPRISES EN VUE POUR LES PROGRESSISTES - France Catholique
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LE MARIAGE HOMOSEXUEL : DES SURPRISES EN VUE POUR LES PROGRESSISTES

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Scalia l’avait vu venir : Qu’est-ce qui empêchera la légalisation de la polygamie et de la prostitution ?

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« N’en croyez rien » : les termes du juge de la Cour Suprême Anthony Scalia pour expliquer sa position dissidente dans l’arrêt Lawrence contre Texas (2003) étaient prophétiques. Dans cet arrêt, rendu par la Cour suprême, qui invalidait une loi sur la sodomie au Texas, le juge Kennedy, rapporteur, soulignait que ce dispositif n’impliquait aucun lien avec la question du mariage homosexuel. Ou comme il l’écrit en termes soigneusement choisis, il n’en découle aucune obligation de «reconnaître officiellement une quelconque relation entre des personnes homosexuelles ».

L’année n’était pas terminée que la Cour suprême du Massachusetts reprenait les motivations de Kennedy pour renverser la constitution et les lois de l’Etat et légaliser le mariage homosexuel. Si le juge Kennedy fut surpris de voir son commentaire utilisé de manière si rapide et si décisive, il n’est pas au bout de ses surprises. Les conséquences n’en finiront pas de se dérouler en suivant la logique qu’avait décrite le juge Scalia.

A première vue, la Cour n’avait, semble-t-il, rien fait de plus que d’annuler la criminalisation d’actes homosexuels privés. Mais les juges aiment souvent utiliser un discours fertile et le juge Kennedy était certainement fertile en remarquant qu’il existait « une conscience émergente du fait que la liberté garantit une protection substantielle aux adultes pour décider comment ils souhaitent conduire leur vie privée dans les domaines relatifs au sexe. »

Le juge Kennedy avait observé que le cas en litige n’impliquait ni « la conduite en public ni la prostitution» mais un couple « mutuellement consentant… engagé dans des pratiques qui sont habituelles dans le mode de vie homosexuel » et prétendant au « respect de sa vie privée. » Dans l’arrêt Romer contre Evans (1995), le juge Kennedy avait déjà déclaré que le rejet du mode de vie homosexuel ne pouvait venir que d’une source d’inspiration irrationnelle, dérivée de la religion. Les lois portant un jugement négatif sur cette vie « n’avaient aucune relation rationnelle avec l’une des fins légitimes de tout gouvernement. »

Si l’on met tout cela bout à bout, le message est clair : la loi n’a aucune légitimité pour porter un jugement moral sur des actes homosexuels, voire tout acte ayant un caractère « sexuel » entre personnes consentantes. Ce sentiment semble maintenant avoir largement imprégné les lois sur la non-discrimination à travers le pays, avec prééminence sur les lois pénales.
C’est ainsi que des institutions catholiques ont été contraintes de se retirer du secteur de l’adoption pour ne pas avoir à confier des enfants à des couples homosexuels (gay/lesbiennes). Certes aucune sanction pénale n’est applicable mais les lois portent des jugements négatifs sur ceux… qui portent des jugements négatifs sur le mode de vie homosexuel. Comme le juge Scalia l’avait annoncé, même les lois sur la prostitution pourraient être mises en question : ne portent-elles pas un jugement sur des actes sexuels commis en privé par des adultes consentants ?

Même les honnêtes citoyens progressistes, les plus ouverts aux nouveautés, n’ont pas encore réalisé que le mariage homosexuel n’était pas la fin du parcours pour les activistes homosexuels. Ce n’est qu’une étape sur la voie d’un état de choses souhaité avec encore plus d’ardeur.

La veille de l’adoption de la loi sur le mariage homosexuel par l’Assemblée de l’Etat de New York, une activiste pro-lesbienne s’est plainte dans le « New York Times » que les gens prenaient le mariage trop au sérieux.

Le professeur Katherine Franke, de la Faculté de Droit de l’Université Columbia, a remarqué qu’en l’absence de mariage homosexuel, les hommes politiques et les avocats ont déjà fait montre de leur bienveillance en acceptant des unions civiles et l’attribution d’avantages sociaux aux partenaires. Maintenant que le mariage homosexuel est possible, certains employeurs, publics et privés, commencent à requérir ce mariage pour attribuer l’équivalent des droits aux conjoints.

Pour autant, selon le professeur Franke, ces unions civiles et ces partenariats domestiques n’étaient pas des lots de consolation. Ils offrent une sorte de libération par rapport à la rigidité et à l’archaïsme de la notion même de mariage : restrictif, exclusif et – Oups – monogamique. L’activiste Andrew Sullivan avait depuis longtemps souhaité que le mariage homosexuel restât « ouvert », sans contrainte, à des rencontres avec beaucoup d’autres partenaires, y compris des étrangers.

Les employeurs ont certainement raison de dire qu’ils sont d’autant mieux en mesure d’attribuer des avantages sociaux qu’ils disposent de signes plus tangibles d’un engagement plus durable des partenaires l’un avec l’autre. Quel meilleur critère du sérieux de cet engagement qu’une légalisation, un engagement que personne n’est libre de rompre simplement selon son bon plaisir ? Des sociétés comme Corning, IBM ou Raytheon, vont dans cette direction en exigeant de leurs employés un mariage dans l’année pour avoir droit aux avantages sociaux.

Pour d’autres, la même indulgence qui les a conduits à une forme d’acceptation morale du mode de vie homosexuel les empêchera certainement de porter un jugement sur la manière dont les gens choisissent aujourd’hui de conduire leur vie sexuelle ou d’adapter leur compréhension de ce que représente pour eux le mariage.

Ces mêmes sociétés doivent savoir que les lois sur le mariage ont été contestées par ceux qui cherchent, non seulement la polygamie, mais le droit de cohabiter dans des relations sexuelles « poly-amoureuses » avec un ensemble de personnes qui professent leur amour. Quelques sociétés, comme Google et Microsoft, s’engagent dans cette voie dans un esprit « libéral » (ou progressiste). D’autres le font simplement pour acheter la paix sociale.

Mais elles ne gagneront ni paix ni stabilité. Ou bien elles devront ouvrir la porte de leurs coffres à des avantages sociaux et à des nouveautés toujours plus exigeantes, ou bien elles en viendront enfin à la reconnaissance qu’elles doivent se prononcer sur le sens du mariage et les limites normales de la vie sexuelle.

Source :

Same-Sex Marriage and Surprises for Liberals

http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/same-sex-marriage-and-surprises-for-liberals.html