Martine Aubry - France Catholique
Edit Template
Le martyre des carmélites
Edit Template

Martine Aubry

Copier le lien

Nous apprenions hier la candidature de Martine Aubry à l’élection présidentielle de 2012. Il lui faudra passer auparavant par l’épreuve des primaires socialistes pour être sûre de représenter son parti dans cette compétition décisive. Est-il nécessaire de rappeler que l’élection du Président de la République au suffrage universel a été approuvée par référendum en 1962, ce qui signifie qu’elle ne figurait pas dans le texte de la constitution de la Ve République, approuvée déjà par référendum en 1958 ? Le général de Gaulle avait lui-même proposé au peuple français cette modification substantielle qui correspondait mieux, selon lui, à l’esprit des institutions nouvelles. 

C’est en effet, une caractéristique propre à notre pays que ce sacre populaire qui donne au chef de l’État une autorité inégalée par rapport aux responsables de l’exécutif des autres nations européennes. Le général explique dans ses Mémoires que ce dispositif mettait fin à presque deux siècles d’incertitudes et de déséquilibres dans les régimes nés de la Révolution française. Cela ne voulait pas dire que le rôle du parlement devenait négligeable. Sa fonction législatrice et sa mission de contrôle s’apparentaient plutôt à ce « parlementarisme rationalisé » dont Michel Debré était le théoricien. 

Toujours est-il que depuis 1965, où de Gaulle et Mitterrand s’affrontèrent en combat singulier, l’élection présidentielle est devenue le grand rendez-vous civique de la nation, le moment de la grande explication. Certains ne l’ont toujours pas avalé, mais le peuple semble irréductiblement attaché à cette forme de démocratie directe. Les enjeux politiques sont peut-être aujourd’hui, à cause de la conjoncture européenne et internationale, d’une particulière intensité. C’est pourquoi, on souhaite fermement que la confrontation des prétendants à la fonction suprême possède les qualités appropriées.  

On parle beaucoup en ce moment de danger populiste, sans toujours bien faire les distinctions nécessaires. Si le peuple fonde la légitimité dans notre régime, il a droit à un débat de haute tenue, où aucun des grands enjeux nationaux et internationaux, ceux qui renvoient à des questions de civilisation, ne seront éludés. Il n’y a pas de légitimité sans accord du suffrage et de la raison.

29 juin sur Radio Notre-Dame