Comprendre le harcèlement anticatholique - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Comprendre le harcèlement anticatholique

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Gravure : Le Gange en Amérique – Thomas Nast (1871): des enfants sacrifiés aux « crocodiles » catholiques. Plus ça change.


Au cours des siècles, les Dominicains ont élaboré et mis au point une méthode honorable de réponse aux déclarations provocantes et souvent erronées : « Ne déniez jamais, n’affirmez que rarement, faites la part des choses »… un conseil fructueux digne d’être suivi en cas de conflit ou de controverse.

S’abstenir de dénier les déclarations nous incite à trouver au moins une miette de vérité dans ce qui est proféré, c’est propice au respect, cela atténue le conflit, et laisse ouvert le dialogue. De même s’abstenir autant que possible de toute affirmation met à l’abri de conclusions hâtives ou trompeuses. C’est favorable à la recherche de la vérité par approfondissement de la question — ce qui nous incite à faire les bons choix.

La méthode semble bonne face aux harcèlements apparus récemment dans la presse. Bien sûr, les vieilles attaques n’ont pas disparu, mais de nouvelles méthodes ont récemment fait surface via les techniques modernes de communication. Quelqu’un peut désormais être atteint par SMS ou Facebook, ou être ridiculisé par Youtube. Qu’un grand nombre puisse n’importe quand, à l’abri de son portable ou de son clavier — relié à un tas de correspondants — , agresser aussi facilement, a centuplé la cruauté de cette antique et déplorable pratique.

Les victimes craignent moins le racket sur leur argent de poche que ces manifestations de harcèlement « virtuellement » réelles. Une mère a bâti un personnage factice sur « MySpace » pour participer au harcèlement d’une camarade de sa fille ; cette pauvre adolescente n’a pas résisté, et s’est suicidée. Un autre exemple: un étudiant à l’Université de Rutgers s’est suicidé peu après la diffusion sur internet d’une vidéo le montrant comme homosexuel.

Plus que tous autres, semble-t-il, les cas concernant l’homosexualité ont induit les pires réactions. Ni Hillary Clinton, ni le Président Obama n’ont manqué de s’exprimer sur le cas Rutgers. Même sans être explicites, la plupart des informations sur les suicides provoqués par harcèlement sont en corrélation avec l’homophobie croissante, et les croyances religieuses sont la source principale du harcèlement homophobe. Ce qui, donc, apparaît comme relatif à la réprobation de l’homosexualité, lui colle une étiquette d’interdiction, de haine, de péril.

Il ne faut pas nier l’aspect tragique de ces cas, ni le devoir de condamner, décourager le harcèlement. Qu’il s’agisse d’enfants défavorisés, de rivalités amoureuses, d’homosexuels, le harcèlement reste inacceptable ; tous les humains méritent le respect et la protection de la loi — tout comme des conventions sociales — contre les agressions et les offenses. Nul ne semble le contester; et ces anecdotes ont soulevé partout des sentiments d’horreur.

Mais si les croyances sont coupables, les mettre hors la loi résoudrait-il le problème du harcèlement ? L’explication d’une homophobie croissante sonne tout aussi creux. La référence aux cas d’homophobie a évolué d’une façon qu’on n’aurait pu prévoir voici quelques décennies. Par contre une violente animosité populaire semble ces derniers temps se tourner vers des cas « Bernie Madoff » de par le monde. Et une des nombreuses tragédies associées à cette affaire est le suicide du fils Madoff l’an dernier (j’ignore s’il était complice, et jusqu’à quel point). Mais personne ne plaidera pour que des comportements du style Madoff deviennent acceptables — à l’abri des reproches de tout le monde — afin d’éviter des suicides similaires à l’avenir.

Il faut bien faire des distinctions. Un effort authentique serait bien nécessaire pour faire cesser le harcèlement des milieux gays contre la religion. Les organismes catholiques pour l’adoption aux États-Unis et au Royaume Uni sont menacés dans leur activité en raison de leurs convictions religieuses.

— En Californie les partisans de la « proposition N° 8 » (NDT: proposition populaire en vue d’annuler une sentence judiciaire qui interprète la constitution de Californie pour autoriser le mariage gay) font l’objet d’attaques incessantes en raison de leur attachement au mariage traditionnel.

— Un professeur d’université a été révoqué pour avoir exposé précisément la position de l’Église catholique sur l’homosexualité : un étudiant a déclaré que son cours était « haineux ». La carte de la haine fait partie de l’arsenal du jeu de harcèlement.

Benoît XVI avait vraisemblablement ces exemples (entre autres) à l’esprit en mettant récemment en garde contre le « refus systématique » de la liberté religieuse qui refait surface actuellement. Les tentatives pour faire changer la position du Christianisme sur l’homosexualité sont, comme l’écrit Benoît XVI dans « Lumière du monde », un exemple d’une religion abstraite, négative, élaborée tyranniquement pour être suivie par tous. Notre obsession de la « tolérance » par-dessus tout, entendue comme « ne faire de peine à personne » a paradoxalement débouché sur l’abolition de la tolérance, ce qui désormais « voudrait interdire à la foi chrétienne de s’exprimer en toute clarté ».

En d’autres mots, l’épidémie actuelle de harcèlement ne concerne plus les adolescents homophobes mais les adultes « progressistes », dont certains ont des situations grandement influentes, qui font le siège des idées et des institutions qu’ils détestent — et des personnes qui les défendent.

En ce sens, le harcèlement n’est pas tant une crise de santé mentale ou publique qu’une crise insidieuse de culture. Sur cette crise, Benoit XVI ne mâche pas ses mots: « Je pense que nous devons cerner sans faille un tel danger.» Et comme le harcèlement doit être uniformément découragé, la dénonciation d’une forme de harcèlement — toute nécessaire — ne doit pas camoufler une autre forme envahissante de harcèlement.

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http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/understanding-the-anti-catholic-bullies.html