Santo subito - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Santo subito

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C’est une expérience singulière de voir accéder à la béatification des personnes que l’on a bien connues puisqu’elles étaient vos contemporaines. Le cas s’est présenté pour Mère Teresa, figure familière au monde du vingtième siècle. Que Jean-Paul II lui soit associé dimanche prochain ne nous étonne pas, tant la religieuse de Calcutta et le pape polonais sont liés dans notre imaginaire. N’est-ce pas une démonstration concrète de ce que Vatican II a enseigné, en parlant de vocation universelle à la sainteté ?

Aujourd’hui encore nous avons le sentiment que les saints surplombent l’histoire, qu’ils sont destinés à figurer sur les vitraux de nos églises, parce qu’ils sont des hommes et des femmes de légende, d’une étoffe supérieure qui transcende l’humanité ordinaire.

Ce n’est d’ailleurs pas faux. Mère Teresa et Jean-Paul II ne sont pour nous des modèles que parce qu’ils dépassent les limites habituelles. Ou encore, selon l’expression canonique, parce que leurs vertus ont été héroïques. Ou encore, pour reprendre l’expression de Bernanos, parce qu’ils ont eu le génie de l’amour. Oui, c’est pour cela que nous les aimons et les admirons. Mais en même temps, nous les avons côtoyés, nous avons constaté qu’ils étaient faits de la même pâte que nous. Personnellement, j’ai eu la chance de connaître le premier baptisé du Burkina Fasso, Alfred Ki-Zerbo, dont la cause de béatification est en cours. Il est devenu un véritable héros dans son pays. Mais tous ceux qui l’ont côtoyé durant sa longue vie peuvent en témoigner: sa sainteté évidente venait d’une humanité accomplie dans la grâce de la charité. Les saints sont d’aujourd’hui. La foule de la place Saint-Pierre a crié son « Santo Subito » parce qu’elle avait vu vivre un saint, le bienheureux Jean-Paul II.

Chronique lue le 28 avril sur Radio Notre-Dame