Il y aurait donc une bonne nouvelle pour la Bonne Nouvelle :« Les catholiques décomplexés proclament leur foi et sont de plus en plus visibles dans l’espace public. » C’était à la une d’un quotidien du lendemain de Pâques, et l’affirmation était confirmée par des personnages connus sur la scène public : la romancière Alina Reyes, le metteur en scène Olivier Py, le producteur de télévision Thierry Bizot, la chanteuse et comédienne Amanda Lear.
C’est important de noter qu’on n’est pas obligé d’être clerc ou religieux pour dire sa foi publiquement et que l’on peut en même temps reconnaître ses faiblesses de pécheur. Être chrétien c’est s’engager dans le sillage de l’immense cortège de tous les saints, c’est aussi reconnaître sa solidarité avec ce que l’auteur de Mouchette appelait « l’humble troupeau des hommes ».
Amanda Lear déclare à Libération qu’elle aime se confier à sainte Rita, la sainte par excellence des petites gens, et des causes désespérées. Elle fréquente la chapelle qui lui est dédiée dans le quartier de Pigalle à Paris et y retrouve des prostituées venues elles aussi prier. Rien n’est là pour nous étonner, puisque c’est de l’évangile pur d’un Christ qui parle à tout le monde et qu’aucune barrière sociale n’empêche de se mêler à tous les gens de la rue. D’autres questions sont aussi posées dans ce dossier journalistique : celle de la liberté de croire et de ne pas croire, celle de la possibilité d’accéder à l’expression publique. La laïcité n’est plus une idéologie, elle est la condition institutionnelle du pluralisme et du respect des consciences. Elle donne la faculté d’exprimer son message dans l’espace commun. Encore faut-il ne pas avoir peur de parler, à l’exemple de ces personnages non conformistes qui n’ont pas craint d’affronter le conformisme de leurs milieux.
