Dictionnaire amoureux du catholicisme - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Dictionnaire amoureux du catholicisme

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L’actualité ne nous lâche pas, et comment pourrions nous nous dérober à l’histoire lorsqu’elle déferle sous nos yeux. Ce matin, je voudrais pourtant brièvement y échapper, ou plutôt passer de l’histoire brûlante à l’histoire dans la durée, celle qui nous précède mais continue à nous accompagner, à nous envelopper. C’est Denis Tillinac qui m’y invite grâce à son merveilleux « Dictionnaire amoureux du catholicisme » publié chez Plon. Voilà donc un véritable écrivain, chevronné, qui s’est attaqué à un très beau sujet, on ne peut plus passionnant pour les auditeurs de Radio-Notre-Dame. Il y a donc d’abord un plaisir de la lecture, grâce à la saveur d’un style, riche, pétillant, drôle, toujours habile à capter l’imaginaire grâce à une incessante projection dans des représentations esthétiques qui nous renvoient sans cesse à la matrice de notre sensibilité.

Bien sûr, ce dictionnaire est d’abord tourné vers la mémoire, et son but est de faire resplendir le catholicisme comme une merveille de civilisation. Cela nous change des ritournelles qui mettent sans cesse en procès un passé qui serait pure noirceur. Les esprits chagrins reprocheront sans doute à Tillinac de ne pas consacrer de chapitre particulier à l’inquisition et aux croisades, qui font partie de l’habituel parcours du combattant et auquel on ajoute le désamour de l’Église et de la modernité. Il arrive d’ailleurs à l’auteur d’aborder les controverses qui font mal, mais jamais au point d’entamer son enthousiasme pour ce catholicisme romain auquel il doit tout et qui se révèle d’une fécondité incroyable. Que ne lui doit-on pas ? Notre éthique, notre métaphysique, notre esthétique, notre rapport à la féminité…

Bien sûr, les aspects littéraires, artistiques prédominent dans ce chant doux de ferveur. Mais on se tromperait à croire que Tillinac ne s’intéresse pas à la substance de la foi, aux dogmes, à la théologie, à la mystique. Il a lu les meilleurs auteurs et pas seulement les écrivains comme Chateaubriand et Mauriac dont il se réclame. La lecture du « Génie du christianisme » est critique, et s’il souligne l’importance du livre, il indique bien d’autres références, celles des grands docteurs et aussi des Saints qu’il aime et sait faire aimer. Pour échapper à la mélancolie et aux morsures du dénigrement, ou pire encore de l’auto-dénigrement, lisez ce dictionnaire amoureux. Il vous guérira par les ressources de l’âme, de l’esprit et du cœur.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 17 février