Qu’on le veuille ou pas, que cela plaise ou non, l’Église avance et les jeunes — du moins beaucoup de jeunes — la suivent de confiance sachant qu’elle est fidèle à l’Esprit Saint et au message du Christ. Il y a même quelque chose de frappant dans le décalage qui existe entre ce que Bernanos appelait l’extrême arrière-garde, celle qui se croit ridiculement à la pointe du Progrès et ne fait que bafouiller des mots d’ordre vieux de 40 ans et plus, et ceux qui savent d’instinct profond où sont les paroles de la vie éternelle. Je ne puis m’empêcher de ranger parmi les premier ces 140 « théologiens » germanophones qui somment le magistère de l’Église de se désavouer, en désavouant jusqu’à la lettre formelle des Écritures. Il est tout de même facile de leur opposer ces cohortes de jeunes qui, même minoritaires dans une Europe en décélération spirituelle, ont mis leur confiance dans la parole de l’Église. On annonce plus de 2 millions de participants à la cérémonie de béatification de Jean-Paul II à Rome. On en annonce à peu près autant aux JMJ de Madrid.
Justement, les participants aux journées mondiales de la jeunesse de l’été prochain auront le droit à un cadeau très spécial à ranger en haut de leur sac à dos. Ce cadeau s’appelle Youcat. Il s’agit d’un livre de 300 pages qui traduit pour eux, dans un langage qu’ils comprennent, la substance du catéchisme de l’Église catholique que Jean-Paul II et les évêques ont voulu pour fortifier la foi de tous. On savait que les JMJ n’étaient pas n’importe quel rassemblement émotionnel, comme il en existe beaucoup. A l’encontre des justes craintes d’un Philippe Muray contre une obsession de la fête qui conspire à vider l’existence de son sérieux, en fabriquant un homme artificiel et vain, l’homo festivus, ce rassemblement veut rendre à la vie sa plénitude, sa richesse, son sérieux et donc sa relation avec le Dieu vivant et vrai, celui qui sauve et garde des chemins d’illusions. Le catéchisme pour les jeunes correspond tout à fait à ce projet. Et Benoit XVI le précise dans son introduction: « Oui, vous devez être bien plus profondément enracinés dans la foi que celle de vos parents, pour pouvoir résister avec force et décision aux défis et aux tentations de ce temps. » Oui, la foi c’est sérieux, cela s’apprend, cela s’approfondit, et ces 300 pages ne seront pas de trop pour comprendre le mystère de l’homme dans la lumière de Dieu.
Chronique lue le 8 février sur Radio Notre-Dame
