Printemps démographique en France ? - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Printemps démographique en France ?

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Au milieu de toutes les informations maussades, tragiques, débilitantes, que nous subissons en ce moment, enfin une bonne nouvelle ! Ou du moins, la reconfirmation d’une bonne nouvelle. Les Françaises n’ont jamais eu autant d’enfants depuis 35 ans. Plus de 830 000 bébés sont nés en France en 2010, selon les chiffres de l’INSEE. C’est un record depuis la fin du baby-boom, malgré le recul de l’âge moyen de l’accouchement, qui s’établirait aujourd’hui à 30 ans. La population française ne cesse donc de s’accroître. Nous avons dépassé les 65 millions d’habitants, ce qui nous place au second rang en Europe après l’Allemagne qui en compte encore près de 82 millions. Mais se dessine la perspective de gagner la première place dans les prochaines décennies, à cause de l’hiver démographique sans remède qui s’est abattu sur nos voisins d’Outre-Rhin. Mais il n’y a pas que l’Allemagne dans ce cas : l’Italie, l’Espagne, la plus grande partie de l’Europe est en déclin, et c’est un immense problème pour l’avenir que certains ne pensent résoudre qu’avec l’apport massif de nouvelles vagues d’immigration. C’est le cas du cher Edgar Morin dans son dernier livre (intitulé La voie, chez Fayard).

Edgar Morin est résolument optimiste, et contrairement au déclinisme ambiant, affirme sa confiance dans l’intégration des nouveaux venus, qui ne mettraient nullement en danger les identités des nations d’accueil. Cependant, il me semble percevoir au sein de cet optimisme une interrogation sérieuse, qui concerne les pays d’où proviennent les mouvements d’immigration. Edgar Morin affirme, en effet, que si devait se réaliser dans les pays pauvres le redéveloppement de l’agriculture vivrière qu’il préconise, ainsi que quelques réformes économiques et sociales, « les taux d’émigration diminueraient progressivement d’eux-mêmes ». Il a sûrement raison, mais cela devrait quand même l’amener à réfléchir sur les conséquences négatives des départs massifs d’une population bien formée, pour les pays d’origine. Un spécialiste comme Jean-Paul Gourevitch est un des rares à souligner le danger.

Un autre aspect des statistiques de l’INSEE concerne la baisse des mariages au profit du PACS. Il y a désormais en France trois PACS pour quatre mariages. C’est une évolution gravissime. Plus le modèle du mariage chrétien s’estompe, plus le mariage civil recule. Il serait irresponsable de ne pas envisager à long terme les conséquences sociales et civilisationnelles d’un tel phénomène !

G.L.

Chronique lue le 20 janvier 2011 à Radio Notre-Dame