Vendredi dernier, Benoit XVI signait le décret reconnaissant l’authenticité du miracle nécessaire à la béatification de son prédécesseur Jean-Paul II. Et le Vatican annonçait que la cérémonie aurait lieu le 1er mai. L’Église entière s’est réjouie de cette bonne nouvelle, et j’ai le sentiment qu’au delà de ses frontières on s’est associé à ce signe de reconnaissance pour les mérites éminents d’un des grands hommes du XXe siècle. Il y a, en effet, un avant et un après Jean-Paul II. L’histoire a déjà enregistré l’épopée de l’homme venu de Cracovie, et qui, pacifiquement ébranla les murs de l’empire totalitaire. Et comme tout est exceptionnel dans cette vie, il fallait que sa béatification fût exceptionnelle, défiant les délais habituels de l’enquête canonique, même si celle-ci a été menée dans les règles rigoureuses de la congrégation pour la Cause des saints.
Que n’a t-il pas accompli ce Karol Wojtyla, en un peu plus d’un quart de siècle ? Pourtant, quelques-uns renâclent. J’ai lu hier sur un site traditionaliste que cette béatification était inopportune, concernant un pasteur qui aurait opéré la transformation du religieux, en prônant une sorte de spiritualité mondiale, celle qui se serait affirmée lors des rencontres d’Assise et aurait ainsi fait rentrer le christianisme dans le pot commun de tous les cultes et de tous les rites. Je le dis d’emblée : non seulement cette présentation des choses est caricaturale mais elle est absurde et mensongère. On ne peut ainsi arbitrairement distinguer une initiative du pontificat qui a un sens bien précis, celui de la paix entre les religions dans le monde, en oubliant tout le reste. En oubliant l’architecture générale du pontificat, qui s’ordonne autour d’un enseignement magistériel de fond, des encycliques essentielles destinées à faire comprendre le génie du christianisme, tout entier centré sur le mystère du Dieu en trois personnes.
Cet enseignement a déterminé un réveil général des énergies à travers un incroyable périple dans toutes les nations du monde, un appel à la sainteté rendu manifeste par le pape qui aura, plus qu’aucun autre, béatifié et canonisé, mettant en évidence les plus grandes figures du christianisme. Le pape, qui a béatifié Élisabeth de la Trinité, canonisé Édith Stein, proclamé docteur de l’Eglise Thérèse de Lisieux, a aussi été lui-même un témoin de la sainteté. C’est pourquoi nous le prierons dès le 1er mai. Je redirai mon émotion reconnaissante pour le miracle accompli en notre pays avec la petite sœur Marie Simon-Pierre, qui a si bien su exprimer la grâce particulière du défenseur de la vie. Oui, c’est tout le peuple de Dieu qui sera en fête place Saint-Pierre, le dimanche de la Miséricorde.
Chronique lue le 19 janvier sur Radio Notre-Dame