Plusieurs projets de loi remettent en cause l’interdiction de l’euthanasie, cette interdiction que certains de nos voisins ont transgressée et sur laquelle le législateur français a tenu bon jusqu’ici. Une majorité saura t-elle encore résister, alors que les sirènes de ce qu’on appelle « le droit de mourir dans la dignité » touchent toutes les familles politiques et ébranlent les convictions les mieux enracinées ? C’est l’Europe entière qui se trouve bousculée par un mouvement de fond, celui qui aboutit en certains pays à des aberrations qui font frémir. Michel Houellebecq a ainsi épinglé dans son dernier roman une association suisse appelée Dignitas qui organise le meurtre assisté et ne sait d’ailleurs que faire des urnes funéraires de ses clients que l’on retrouve dans le lac de Zurich, où elles nourrissent les poissons en produisant d’étranges mutations biologiques.
Autre alerte, la révision de nos lois en bioéthique pour ce qui concerne la recherche thérapeutique sur l’embryon humain qui déboucherait sur un régime général d’autorisation plus ou moins encadré. Une pétition circule actuellement pour dénoncer le danger en termes particulièrement clairs : « Un régime d’autorisation changerait fondamentalement la vocation de l’embryon humain : même très encadrée, cette autorisation ouvrirait la porte à la fabrication en masse d’embryons humains uniquement produits et détruits pour la recherche scientifique. La voie deviendrait libre pour toutes les dérives possibles de l’instrumentalisation de l’être humain dans sa forme première, de sa marchandisation à l’eugénisme. » J’espère personnellement que cette pétition recueillera rapidement un grand nombre de signatures. Je lui donne évidemment la mienne sans attendre.
L’Église catholique intervient directement sur ces sujets essentiels. Le cardinal André Vingt-Trois a publié dans le Figaro de vendredi dernier une tribune libre qu’il faudrait distribuer le plus largement possible. Elle ne devrait pas toucher que les seuls croyants. Tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté doivent comprendre l’enjeu d’un appel qui concerne la dignité même de notre humanité ! Il n’est pas possible d’accorder à la société le moindre permis de tuer. L’homme est une histoire sacrée qui commence à sa conception jusqu’à sa mort naturelle, qui est d’ailleurs, pour les chrétiens, une nouvelle naissance.
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 18 janvier
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