France : disparition du mariage… et sa renaissance ? (France Destroys Marriage, then Saves It ?) - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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France : disparition du mariage… et sa renaissance ? (France Destroys Marriage, then Saves It ?)

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Le blocage par excellence (NDT: en Français dans le texte) de toute conversation relative au mariage homosexuel consiste à poser la question insoluble, celle qui montre l’absurde intolérance des défenseurs du mariage : «Si le mariage gay est si nuisible au mariage, en quoi porte-t-il préjudice à votre ménage?»

Bon, le mariage homosexuel n’aurait pratiquement aucune nocivité sur mon propre mariage. En fait si le mariage gay était autorisé maintenant, et si tous les homosexuels du monde se mariaient, mon ménage n’en serait nullement affecté. Je ne serais pas tenté de me séparer de ma femme, ni de me jeter dans les bras d’un homme.

La question n’est pas de savoir si le mariage homosexuel ou même une union civile porterait préjudice aux ménages existants, mais s’il serait nocif au mariage en tant qu’institution. D’une façon générale, le mariage serait dénigré, réduisant son attractivité pour les jeunes. Bref, ce serait une rupture pour l’espoir de bonheur conjugal de ma fille. Ça ne se trouve pas dans les statistiques.

Les sciences humaines montrent clairement que c’est dans le mariage que se trouve la plus grande chance de bonheur. Ajoutez-y la pratique religieuse hebdomadaire, et votre bonheur pourra croître encore plus. Les enfants élevés dans une famille unie par le mariage s’en sortent bien mieux que ceux qui n’ont pas reçu cette bénédiction.

Voici une dizaine d’années la France s’est lancée dans l’expérience d’un mariage factice intitulé pacte civil de solidarité, ou PACS. Le PACS est une sorte d’union civile que n’importe qui peut contracter. Il ouvre des avantages, fiscaux et autres, aux couples qui l’adoptent, homosexuels ou non.

Résultat époustouflant. Le mariage, déjà branlant chez les Français, a décliné davantage. Presque aussitôt les mariages se sont raréfiés encore plus. Lors du débat à l’Assemblée, 350 000 manifestants se sont répandus dans les rues de Paris, proclamant que le PACS détruirait le mariage traditionnel. On s’est moqué d’eux, et pourtant, ils avaient bien raison.
Deux phénomènes se sont produits. Primo, les homosexuels ne se contentaient pas du PACS (et de moins en moins). Secundo, des hordes d’hétérosexuels se sont précipitées sur le PACS. Douze mois après la promulgation de la loi sur le PACS 75% de ces unions concernaient des couples hétérosexuels. En 2009 sur 173 045 couples pacsés, 95% d’entre eux sont hétérosexuels.

Faut-il en conclure que les Français se marient moins ? Les Français dédaignent de plus en plus le mariage. En 1970, 400 000 mariages de Français. Vingt-neuf ans plus tard, l’année de l’institution du PACS, ce chiffre était déjà tombé à 300 000, une baisse de 25%. Mais le PACS a accentué ce déclin. Au cours des dix années suivant l’adoption du PACS, la chute a été encore plus brutale — 16 % sur 10 ans — 250 000 mariages.
Contracter un PACS est remarquablement facile, le rompre l’est encore plus. Il suffit d’une déclaration par écrit, une pour le faire, une pour le défaire.

À quoi attribuer le succès du PACS ? L’antichristianisme est certainement en cause. Wilfried Rault, sociologue à l’Institut National d’Études Démographiques a expliqué au New York Times que le mariage est considéré comme « pesant, envahissant » et trop intimement lié au Christianisme. « Le mariage porte une empreinte religieuse.»

Sophia Lazzaro, pacsée depuis 2006, reconnaît que « le mariage a un aspect très officiel, très encadré, et très religieux. » Mais elle avoue aussi qu’elle souhaitait, assez naïvement, quelque chose de solide dans le PACS: « j’ai deux filles, et s’il m’arrive quelque chose, je voudrais que nous puissions rester ensemble comme en famille… mais sans nous marier. »

Les Français sont ceux qui, dans l’Union Européenne, ont presque le moins d’attirance pour le mariage — battus seulement par les Suédois. La Suède, à ce propos, est l’un des précurseurs en Europe d’une forme d’union libre et reconnaît maintenant le mariage homosexuel.

La leçon à tirer de ces expériences : si le mariage, c’est n’importe quoi, alors le mariage, c’est rien du tout, et il n’y a plus besoin de mariage. Les jeunes en France l’ont bien compris.

Le second point, intéressant et révélateur à propos du PACS, est que les homosexuels le trouvent insuffisant. Ils ont entamé une campagne pour faire retirer de la Constitution Française l’article stipulant que le mariage consiste en l’union d’un homme et d’une femme. La semaine dernière, le Conseil constitutionnel a rejeté leur requête, précisant que le mariage homme/femme est conforme à la constitution.

Ce qui montre, s’il en était encore besoin, l’agressivité du lobby homosexuel. Ils n’auront de cesse que la loi et l’opinion non seulement approuve, mais honore leurs propres penchants. Ils imaginent que l’estime de la société apaisera leurs consciences troublées.

Une bonne nouvelle, au moins pour les Américains. Le Juge Anthony Kennedy — qui porte vraisemblablement sur ses épaules toute future décision de la Cour Suprême relative au mariage homosexuel — aime s’inspirer d’interprétations constitutionnelles de l’étranger, tout au moins européennes. On a maintenant deux sentences contre le mariage homosexuel — une, de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, et une en France. Strasbourg plus Paris, voilà de quoi inspirer le Juge Kennedy. De quoi l’inciter à prendre la bonne décision.

Autre bonne nouvelle: la France a retenu en fait la définition du mariage traditionnel.

Oui, mais, mais qui s’en soucie ? Sans doute pas les Français. Ils semblent avoir abandonné le mariage depuis longtemps, et pourraient ne jamais y revenir.

http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/france-destroys-marriage-then-saves-it.html


Austin Ruse est président de Catholic Family & Human Rights Institute (C-FAM) [Institut de la famille catholique et des droits de l’homme], dont le siège est à New York et Washington. Cet institut se consacre exclusivement à la politique sociale internationale. Les opinions exprimées ci-dessus par M. Ruse lui sont propres et ne reflètent pas nécessairement la politique et les positions de C-FAM.