Jacqueline de Romilly - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Jacqueline de Romilly

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Saluer Jacqueline de Romilly, qui vient de nous quitter à 97 ans, est plus qu’un devoir, une dette que nous devons à cette grande dame, qui nous a tant apporté et nous a sans cesse obligé à nous retourner vers les sources vives de notre civilisation, et singulièrement la source grecque. Pour ceux qui ont eu la chance de pratiquer le grec et le latin dans leurs années d’études secondaires, Jacqueline de Romilly ravivait la mémoire des grands auteurs et des grandes heures de la Grèce. Pour les autres, cela devait être plus compliqué. C’est une des contradictions de notre époque. Nous sommes tributaire d’un immense héritage et sommes de moins en moins capable d’en rendre compte ou simplement d’identifier les monuments et les œuvres fondatrices qui nous ont façonnés.

Mais je me suis toujours interrogé à propos de notre helléniste. Que pouvait-être exactement son rapport à cette autre source de notre héritage qu’est le judéo-christianisme ? Certes, elle ne craignait pas de s’affirmer chrétienne. Mais je n’étais pas assuré qu’elle avait une connaissance exhaustive de la Bible et de la patristique, équivalente à celle qu’elle avait des auteurs grecs. Il m’est arrivé plus d’une fois d’être un peu déçu par ses réponses lorsqu’elle était interrogé sur le sujet.

Mais maintenant, nous savons. Grâce à un entretien de notre confrère Laurent Larcher dans La Croix avec le père Mansour Labaky. Ce prêtre libanais, bien connu en France, a raconté comment il avait osé interroger l’académicienne sur sa foi et comment celle-ci lui avait répondu que, baptisée en 1940, elle était toujours « au seuil ». Ce fut l’occasion d’échanges suivis, et Jacqueline de Romilly se confessa, reçu la Sainte communion et ensuite la confirmation. « C’était une femme d’une éthique imperturbable » conclut le père Labaky. Nous le croyons aisément et le remercions d’avoir levé le secret de cette âme singulièrement exigeante !

Chronique lue le 21 décembre 2010