Anne-Lorraine, le procès - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Anne-Lorraine, le procès

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Ce lundi 13 décembre 2010 commence, devant la cour d’assise du Val-d’Oise, le procès de Thierry Deve-Oglou, l’assassin d’Anne-Lorraine Schmitt. Il est prévu pour durer trois jours. On se souvient que cette jeune fille de 23 ans avait été tuée de 33 coups de couteau dans le RER D, le 25 novembre 2007. Anne-Lorraine s’était défendue héroïquement face à cet homme de 43 ans qui voulait la violer, expirant seule dans son wagon, sans qu’on puisse lui porter secours. L’émotion considérable produite par ce crime horrible, était d’autant plus forte que l’assassin était récidiviste. Condamné pour viol à cinq ans de prison dont deux avec sursis, il était sorti au bout d’un an, par le jeu des remises de peine.

Ce procès est exemplaire tout d’abord à cause de la personnalité d’Anne-Lorraine, qui était une jeune fille rayonnante. Deux de nos collègues, Emmanuelle Dancourt et Frédéric Pons, ont retracé sa vie et dessiné son portrait dans un livre remarquable (Un dimanche dans le RER D, éditions CLD), dont nous avons rendu compte en son temps (France Catholique, 14 novembre 2008). Elle est devenue un exemple pour sa génération, non seulement à cause de sa mort, mais aussi du souvenir inoubliable qu’elle a laissé à tous ceux qui l’ont rencontrée, dans son monde scolaire et universitaire, chez le scouts et dans la presse, lors de ses stages à Radio Notre-Dame et à Valeurs Actuelles. Sa personnalité affirmée, son humour, son intelligence, mais surtout sa foi catholique de traditionaliste sans complexe et sans aigreur ont marqué tous les témoins.

Mais ce procès est aussi celui de la récidive des délinquants sexuels et de ceux dont la libération fait peser une grave menace sur d’autres éventuelles victimes. Le général Philippe Schmitt, père de la jeune fille assassinée, a entrepris un combat résolu afin que ne se renouvellent pas des drames analogues à celui qui a plongé sa famille dans une épreuve indicible. Ce n’est pas le ressentiment et la haine qui motivent sa résolution, mais le souci lancinant d’une justice qui, par excessive clémence, a rendu inévitables d’autres drames révoltants. Il n’est pas douteux qu’Anne-Lorraine a été victime d’un laxisme judiciaire. Il ne s’agit pas, pour Philippe Schmitt, de refuser toute perspective de pardon et de rédemption, il s’agit d’une question politique qui concerne la sécurité la plus élémentaires des citoyens. Qui oserait, dans les circonstances présentes, dénier la légitimité de sa cause ?