Il nous faut encore revenir au livre du Pape, ou plutôt aux quelques lignes de ce livre qui ont provoqué un déluge médiatique, ne serait-ce que pour épingler un mensonge flagrant. On nous explique sur tous les tons qu’il s’agirait d’un revirement de Benoît XVI à propos du préservatif. Il s’agit là d’une erreur manifeste qui met surtout en évidence la curieuse façon dont la machine médiatique retranscrit les propos du Pape.
On a rappelé dans la journée de dimanche la déclaration dans l’avion qui l’emmenait en Afrique, pour le mettre en flagrante contradiction avec lui-même. Ainsi Christian Terras, le très médiatisé responsable de la revue Golias, continue-t-il à marteler que Benoît XVI avait affirmé alors que le préservatif aggrave le problème du sida. Le Pape avait affirmé, en réalité que c’est le préservatif comme unique solution qui aggrave le problème.
Pour ceux qui suivent ce dossier de façon précise depuis l’éclatement de l’épidémie du sida, il n’y a aucune équivoque là-dessus. Au temps où il était préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Joseph Ratzinger avait expliqué que le préservatif relevait de la casuistique, c’est à dire d’une étude des cas particuliers, et non d’un interdit moral absolu. Et pour ceux qui avaient eu l’occasion de converser avec lui, sa pensée ne faisait aucun doute. C’est celle qu’il a livrée à Peter Seewald dans son livre d’entretiens. Il n’y a eu de revirement que dans la tête des gens non informés qui prétendent nous informer. Et ce n’est pas le moindre paradoxe de cette affaire !
Chronique lue le 23 novembre sur Radio Notre-Dame
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