François Fillon, le Raymond Barre de Nicolas Sarkozy - France Catholique
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Pâques. La foi des convertis
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François Fillon, le Raymond Barre de Nicolas Sarkozy

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Avec son troisième gouvernement, François Fillon semble bien parti pour égaler, et même dépasser un peu, le record de Raymond Barre qui resta près de cinq ans le Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, de 1976 à 1981 — mais Georges Pompidou occupa le poste plus de six années, de 1962 à 1968. Comme lui, il représente une personnalité très différente de celle du chef de l’État, mais qui lui apporte un contrepoids et donc un équilibre que l’opinion publique perçoit de façon positive.

Certes, une des différences réside dans le fait que Raymond Barre représentait la fibre centriste, alors que celle-ci se trouve aujourd’hui incarnée par des gens comme Jean-Louis Borloo et Hervé Morin. Ceux-ci vont évidemment entrer en concurrence directe pour la présidentielle maintenant que ni l’un ni l’autre n’appartiennent plus au gouvernement, lequel conserve un poids lourd qui fut proche de François Bayrou, Michel Mercier, d’ailleurs promu à la Justice et manifestement destiné à retenir une partie de cet électorat chez Nicolas Sarkozy.

Mais, dans la grande tradition de la Ve République, comme son prédécesseur auprès de Valéry Giscard d’Estaing, François Fillon incarne la loyauté malgré les différences. À l’approche d’une présidentielle qui s’annonce difficile, le chef de l’État a préféré pouvoir s’appuyer sur quelqu’un de solide et d’expérimenté, de surcroît très populaire dans la majorité parlementaire — au contraire de Jean-Louis Borloo, jugé moins constant.

En le plaçant à la tête d’un cabinet ramené à trente et une personnes au lieu de trente-huit dans la dernière version des douze aménagements que connut le précédent, il lui donne une équipe resserrée dans tous les sens du terme, avec ceux qui ont fait leurs preuves et qui conservent leurs postes et les nouveaux qui apportent le minimum nécessaire à la crédibilité d’une nouvelle étape. Dans cette perspective, ce n’est pas un hasard si Alain Juppé, ancien Premier ministre, devient ministre d’État — comme dans le premier cabinet Fillon — et ministre de la Défense tandis que Michelle Alliot-Marie, déjà ministre d’État, entrée dans son premier gouvernement en 1986 et qui a connu depuis 2002 la Défense, l’Intérieur et la Justice, reçoit les Affaires étrangères — sans oublier que son compagnon Patrick Ollier devient ministre chargé des Relations avec le Parlement — : l’un et l’autre incarnent le Rpr historique, pour ne pas dire une certaine forme de chiraquisme. C’est un peu dans le même esprit que François Baroin ajoute à son ministère du Budget le rôle de porte-parole du gouvernement tandis que Marie-Anne Monchampt, porte-parole du parti créé par Dominique de Villepin, devient secrétaire d’État à la Cohésion sociale… afin sans doute de renforcer la cohésion politique d’une Ump qui va dorénavant, comme prévu, être dirigée par le très entreprenant Jean-François Copé.