Il n’y a pas si longtemps, je remerciais ici même Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, de sa réaction de solidarité très directe avec la communauté catholique meurtrie de Bagdad. Et voici que le même recteur Boubakeur se signale à notre attention inquiète, puisqu’on apprend qu’il était la cible d’un groupe fanatique qui voulait l’assassiner.
Cinq djihadistes viennent d’être arrêtés par la police en région parisienne, recherchés activement depuis dix mois, parce que partisans de la guerre sainte, ils envisageaient de supprimer cette personnalité emblématique, connue par sa modération et sa volonté de pleinement intégrer les musulmans de notre pays dans l’unité nationale. Depuis deux mois, il était suivi par deux gardes du corps, et disposait d’une voiture spéciale pour le protéger.
On admire le calme de celui qui déclare ne pas avoir peur parce qu’il « a remis sa vie dans la main de Dieu » et qui dénonce « la folie délirante de Ben Laden dont on ne sait plus s’il s’agit encore d’une réalité humaine ou d’une nébuleuse brandie pour effrayer les gens ». Cela nous rappelle que les musulmans sont souvent les premières victimes du terrorisme des formations extrémistes. Il convient donc d’opérer un sérieux discernement lorsqu’on réfléchit à la menace islamiste et à la question plus générale de l’Islam. Il ne faudrait pas sacrifier la fraternité à la peur. N’avons nous pas tous, plus ou moins, des amis musulmans dans notre propre quartier, dont le sourire nous est précieux? Bien sûr, cela ne doit pas nous empêcher d’envisager le problème de l’immigration avec le sérieux requis. Tout n’est pas possible dans ce domaine. Quoi qu’il en soit, nos efforts doivent tendre à la paix civique et à la sécurité pour les citoyens sur notre territoire !
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 11 novembre
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Musulmans morts pour la France
Ce 11 novembre 2010 est l’occasion d’un hommage aux quelque 100.000 combattants musulmans morts pour la France lors des deux guerres mondiales. Les soldats des anciennes colonies, jusqu’ici oubliés. « La France s’engage dans une mémoire non-sélective », se réjouit Dalil Boubakeur.
La cérémonie s’est déroulée à la Grande Mosquée de Paris, en présence du recteur Dalil Boubakeur, du ministre de la Défense Hervé Morin et du secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, Hubert Falco.
