La Toussaint dans la tête de bien des gens, et cela depuis fort longtemps, c’est le jour des morts, où l’on se recueille en allant sur la tombe de ses défunts pour ranimer leur souvenir. Et lorsqu’on a un peu de convictions religieuses, prier. Ce n’est pas tout à fait faux, puisque la solennité de tous les saints nous renvoie à la liturgie du ciel, somptueusement évoquée dans le livre de l’Apocalypse. Les saints du ciel ne sont plus de ce monde, mais nous n’avons pas à les pleurer, parce qu’ils sont dans la joie indicible, dans la gloire. Le 2 novembre est bel et bien consacré à nos défunts, ceux qui nous ont quittés, comme on dit facilement. Nous les avons pour la plupart connus, ce sont des grands-parents, des parents et même des êtres jeunes qui sont partis avant nous, et dont la présence nous habite de façon mystérieuse.
Le christianisme nous permet de méditer un très beau dogme de la foi: la communion des saints. Oui, malgré les distances, nous sommes en communion avec l’Église du ciel, celle des saints, mais aussi ceux qui sont encore in via, en chemin et ont à se purifier pour parvenir à la gloire promise. Une solidarité supérieure nous unit, qui est d’un ordre très différent de celui du souvenir, de la mélancolie et du regret. Nous sommes tous appelés à l’espérance, la plus concrète, parce que le Christ a vaincu la mort pour nous et que nous sommes appelés à nous rassembler tous en Lui. Nous sommes donc bien au-delà de la vénération antique pour les défunts, nous sommes dans la certitude de la résurrection et nous sommes, dès maintenant, dans la communion. L’immense respiration commune qui nous fait tressaillir dans l’attente de la fête du ciel.