Au terme de deux semaines de synode pour le Moyen-Orient, Benoît XVI annonce que le synode de 2012 sera consacré à la Nouvelle Evangélisation. Et il lance un appel poignant à la paix au Moyen Orient: « La paix est possible. La paix est urgente. »
Le Pape indique les éléments nécessaires à la Nouvelle évangélisation du Moyen-Orient. Le synode a présenté à Benoît XVI « 44 propositions » mais Benoît XVI présente lui aussi, sans attendre son « exhortation post-synodale », des propositions pour répondre aux défis des Eglises catholiques du Moyen-Orient, dans son homélie, lors de la messe de clôture du synode, à Saint-Pierre, et à l’angélus du dimanche 24 octobre.
Le Pape en appelle à l’humilité devant les dons reçus. Et il évoque les souffrances des chrétiens du Moyen-Orient qui « vivent dans la région du Moyen-Orient et qui se trouvent dans des situations difficiles, parfois très lourdes, soit en raison de difficultés matérielles, soit en raison du découragement, de l’état de tension, et parfois de la peur ».
Puis il évoque la « lumière d’espérance consolante » de la Parole de Dieu où s’affirme le lien entre « prière et justice » : « Le cri du pauvre et de l’opprimé trouve un écho immédiat en Dieu qui veut intervenir pour ouvrir une issue, pour redonner un avenir de liberté, un horizon d’espérance ». Il invite les Eglises à la « confiance dans le Dieu proche, qui libère ses amis ».
Le Pape mentionne la « Journée missionnaire mondiale » qui indique dans la « construction de la communion ecclésiale » la « clef de la mission »: « Nous avons partagé un moment fort de communion ecclésiale. Maintenant nous nous quittons pour revenir chacun à notre mission, mais nous savons que nous restons unis, que nous demeurons dans son amour. »
A l’angélus le Pape précise que l’Eglise est un « mystère de communion qui, par nature, est destiné à tout l’homme et à tous les hommes ».
Cette communion inclut les chrétiens du Moyen-Orient, avec « les joies et les douleurs, les préoccupations et les espérances » qui sont les leurs.
L’unité du synode a rassemblé les « sept rites catholiques du Moyen-Orient », avec leur « richesse liturgique, spirituelle et théologique » et cet « échange de dons précieux dont tous les pères synodaux ont bénéficié ».
Et voilà une suggestion concrète de Benoît XVI : favoriser « la participation des fidèles aux célébrations liturgiques des autres rites catholiques » et l’ouverture « aux dimensions de l’Eglise universelle ».
Le Pape identifie, comme premier défi, « la communion à l’intérieur de chaque Eglise » et « dans les rapports entre les différentes Eglises catholiques de différentes traditions ».
Puis le défi de l’unité des chrétiens. L’humilité est aussi la condition de la communion entre chrétiens : « Nous avons besoin d’humilité pour reconnaître nos limites, nos erreurs et nos omissions, pour pouvoir vraiment former « un seul cœur et une seule âme ». Une communion plus complète à l’intérieur de l’Eglise catholique favorise aussi le dialogue avec les autres Eglises et communautés ecclésiales », en vue de la plénitude de l’unité voulue par le Christ.
Les chrétiens du Moyen-Orient « s’ils sont peu nombreux », sont « porteurs de la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu pour l’homme, amour qui s’est révélé justement en Terre Sainte dans la personne de Jésus Christ », rappelle le pape, en soulignant la force de la Parole de Dieu : « Cette Parole de salut, fortifiée par la grâce des sacrements, résonne avec une efficacité particulière dans les lieux où, grâce à la providence divine, elle a été écrite, et c’est la seule Parole qui soit en mesure de rompre le cercle vicieux de la vengeance, de la haine, de la violence ».
Autre défi, la paix. Benoît XVI indique la condition spirituelle de la paix civile : c’est « d’un cœur purifié, en paix avec Dieu et avec son prochain, que peuvent naître des propositions et des initiatives de paix aux niveaux local, national et international. »
« Les chrétiens, citoyens de plein droit, peuvent et doivent apporter leur contribution, avec l’esprit des Béatitudes, en devenant des bâtisseurs de paix et des apôtres de la réconciliation au profit de toute la société », insiste le pape.
Il souligne la responsabilité de chacun: « Les conflits, les guerres, la violence, le terrorisme, durent depuis trop longtemps au Moyen-Orient. La paix, qui est un don de Dieu, est aussi le résultat des efforts des hommes de bonne volonté, des institutions nationales et internationales, en particulier des Etats les plus impliqués dans la recherche de la solution aux conflits ».
« Il ne faut jamais se résigner à l’absence de la paix, déclare le pape. La paix est possible. La paix est urgente. La paix est la condition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société. La paix est aussi le meilleur remède pour éviter l’émigration du Moyen-Orient (…). Prions pour la paix au Moyen-Orient, en nous engageant afin qu’un tel don de Dieu offert aux hommes de bonne volonté se répande dans le monde entier. »
Autre défi social, la liberté de conscience: « La promotion d’une liberté religieuse et de conscience authentique qui est l’un des droits fondamentaux de la personne humaine que tout Etat devrait toujours respecter. Dans de nombreux pays du Moyen-Orient, il existe la liberté de culte, alors que l’espace de la liberté religieuse est souvent très limité. »
« Elargir cet espace de liberté devient une exigence pour garantir à tous ceux qui appartiennent aux différentes comunautés religieuses la vraie liberté de vivre et de professer leur foi », déclare Benoît XVI.
Le Pape estime que la liberté de conscience doit fait l’objet du « dialogue entre chrétiens et musulmans », dont « l’urgence et l’utilité a été redite par les pères synodaux ».
Enfin, le défi de la Nouvelle Evangélisation. Le Pape annonce le thème du prochain synode, de 2012 à ce thème : « La nouvelle évangélisation pour transmettre la foi chrétienne ».
A l’angélus, le Pape précise qu’ « en tout temps et en tout lieu – y compris aujourd’hui au Moyen-Orient -, l’Eglise est présente et accueille tout homme pour lui offrir dans le Christ la plénitude de la vie ».