La jeunesse et les casseurs - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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La jeunesse et les casseurs

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Nous sommes en pleine stratégie de la tension, aussi bien de la part des syndicats que du pouvoir. Dans la logique du bras de fer, il s’agit de savoir qui sera obligé de céder. A l’Elysée, dit-on, et aussi à Matignon, on suppute la dislocation du front syndical, la CFDT de François Chérèque, se cabrant face à la perspective d’un blocage de la vie économique du pays, tandis que Bernard Thibaud serait entraîné par ses troupes les plus révoltées jusqu’à l’épreuve de force ultime. Dans une telle épreuve, l’appoint de la jeunesse n’est pas superflu. Au contraire, puisque les masses de lycéens et d’étudiants viennent gonfler les manifestations et parce que l’expérience a montré combien le pouvoir était déstabilisé par la mobilisation du monde scolaire.

Seulement voilà. L’affaire n’est pas sans risque. On l’a bien vu avec Ségolène Royal qui s’est reprise elle-même, après avoir appelé, les jeunes à manifester « pacifiquement ». Les débordements violents menacent toute manifestation de la jeunesse, et la population peut se retourner contre la violence et briser ainsi la dynamique protestataire. Cela, je puis le constater moi-même depuis ma banlieue où l’action de quelques casseurs a indisposé l’environnement immédiat. Cela laisse évidemment entier le problème de la légitimité de la jeunesse à manifester. Encore faut-il qu’elle fasse preuve d’une réelle maturité, qu’elle sache entrer dans un débat contradictoire et s’organiser pour rendre inopérantes les provocations des casseurs. Tout le monde, dans cette affaire est tout de même intéressé à ce que la raison l’emporte!

Chronique lue le 19 octobre sur Radio Notre-Dame