La fête de la sainteté - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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La fête de la sainteté

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C’est le Pape qui a employé, dimanche dernier, cette expression de « fête de la sainteté » alors qu’il procédait à la canonisation de six bienheureux, issus de trois continents, l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Australie. C’est dire combien la sainteté n’a pas de frontières et comment la vocation universelle dont parlait Vatican II peut s’actualiser aux yeux des témoins du monde entier. Mais il faut rappeler l’identité des six visages affichés sur la façade de la basilique vaticane : Giulia Salzano et Battista Camilla da Varano (religieuses italiennes), Stanislas Kazimierczyk Soltys (religieux polonais), Candida Maria de Jesús Cipitria y Barriola (religieuse espagnole), Mary MacKillop (la première sainte australienne), frère André Bessette (le thaumaturge canadien). S’il y avait donc fête à Rome et bien au-delà de Rome, c’est qu’un sentiment d’action de grâce soulevait les cœurs pour « ces exemples lumineux » qui invitent les fidèles à transformer leur existence en « cantique de louange à Dieu ».

Ainsi Benoît XVI poursuit-il le mouvement lancé par son prédécesseur Jean-Paul II qui avait inscrit béatifications et canonisations au centre de son ministère apostolique, en prolongeant ainsi l’enseignement pressant du Concile, notamment dans la constitution dogmatique Lumen gentium : « Dans l’Église, qu’ils appartiennent à la hiérarchie ou qu’ils soient régis par elle, tous sont appelés à la sainteté selon la parole de l’apôtre : « Oui, ce que Dieu veut, c’est votre sanctification » (cf. 1 Thess. 4,3 et Éph 1,4). Cette sainteté de l’Église se manifeste constamment et doit se manifester par des fruits de grâce que l’Esprit produit dans les fidèles… » Certes, si tous sont appelés, tous ne parviennent pas à l’héroïcité des six nouveaux saints et à la perfection de leur amour offert. Mais c’est parce que certains atteignent les cimes que leurs frères peuvent admirer leur ascension et se mettre en disposition de les imiter.

Le fait que les différents peuples sont en mesure de prier des figures de chez eux leur rend plus proche encore l’attirance pour la sainteté. C’est bien le cas en Australie où la religieuse canonisée fait la une de toute la presse et de la télévision et s’impose comme un exemple familier à toute une population à qui la formule de Léon Bloy pourrait être proposée : « Il n’y a qu’une tristesse, c’est de ne pas être des saints. »