Le synode pour le Proche-Orient qui se tient à Rome du 10 au 24 octobre, devrait attirer l’attention, même au-delà de l’opinion chrétienne. Le Pape, dans son homélie lors de la messe d’ouverture, a très explicitement fait appel à l’engagement de la communauté internationale pour « soutenir un chemin fiable, loyal et constructif vers la paix ». Sans cette garantie politique, il est bien évident que les chrétiens du Proche-Orient sont en danger, dans la logique d’une décroissance constante de leur présence dans les dix pays représentés à cette réunion de leurs évêques. Y aura-t-il demain une Terre sainte sans chrétiens ? Le patriarche latin de Jérusalem exclut cette hypothèse avec quelques bonnes raisons, mais les données actuelles laissent planer pour le moins l’hypothèse d’une présence résiduelle, là où le Christ a fondé l’Église !
Depuis Vatican II, le souci du dialogue interreligieux a permis d’envisager autrement les rapports avec les juifs et les musulmans, mais l’extrémisme politico-religieux n’a pas facilité la tâche de ceux qui ont voulu privilégier la vertu pacifiante des valeurs spirituelles. L’interminable conflit israélo-palestinien constitue un obstacle sérieux à une réconciliation entre croyants. Benoît XVI n’entend pas pour autant se rendre aux menaces directes d’un choc des civilisations, qui rendrait impossible toute rencontre féconde entre les communautés et les personnes. Il faut aussi faire appel aux chrétiens pour qu’ils approfondissent leur communion au-delà des différences qui ne doivent pas constituer autant de barrières.
C’est donc un espace de bonne volonté que ce synode épiscopal et l’on peut espérer qu’il pourra servir de modèle et d’exemple à tous ceux qui recherchent les chemins de la paix et de l’amitié entre les peuples. Ajoutons à cela que les peuples d’Occident sont également intéressés à l’événement pour leur propre avenir, notamment en ce qui concerne l’intégration des populations musulmanes issues d’une immigration massive. S’il n’y a pas de possibilité de coexistence paisible pour les chrétiens en milieu musulman, il sera plus difficile d’envisager pour nous un avenir harmonieux dans une société multiculturelle.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Ouverture du Synode pour le Proche Orient
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- MESSAGE POUR LA JOURNEE MONDIALE DE LA PAIX