La France est menacée d’attaques terroristes. Elle n’est pas seulement menacée. On sait ce qui est arrivé aux membres du personnel d’Areva en Afrique. Et ce qui s’est passé, ces dernières années, dans diverses capitales européennes devrait nous rendre prudents, lorsque les autorités compétentes nous mettent en garde contre d’éventuels attentats.
Mais je voudrais reprendre le problème aujourd’hui sous un angle spécifique. On associe, en effet, le terrorisme au fanatisme religieux, ce qui donne lieu souvent à des généralisations indues. On peut penser ce que l’on voudra, par exemple de l’intégrisme, voir du fondamentalisme en milieu chrétien. Je ne vois pas jusqu’alors qu’il y ait eu des velléités de violences terroristes de ce côté là.
Par ailleurs, l’association habituelle du fanatisme et de la religion n’est pas sans lourdes équivoques. On sous-entend très souvent que l’esprit religieux serait facteur de dérèglement et même de folie, en raison d’un sens de l’absolu qui ferait perdre la raison. Ne serait-il pas possible d’interpréter le phénomène à l’inverse, en remarquant que c’est la folie meurtrière qui tue l’esprit religieux. Ceux qu’on appelle des « fous de Dieu » ressemblent étrangement aux « possédés » décrits par Dostoïevski dans son roman génial. Oui, il s’agit bien d’une perversion qui, au nom du sentiment religieux, transforme les cœurs des croyants devenus fanatiques du mal. Or Dieu, précisément, est l’être qui ignore l’idée même du mal. Et le possédé est celui qui s’est laissé envahir par l’ennemi même du Dieu très saint.
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- LA « MODERNITÉ » : UN CENTENAIRE OUBLIÉ
- SYRIE : ENTRE CONFLITS ARMES ET DIALOGUE INTERNE
- La République laïque et la prévention de l’enrôlement des jeunes par l’État islamique - sommes-nous démunis ? Plaidoyer pour une laïcité distincte