À la veille de l’arrivée de Benoît XVI sur le sol britannique, on me permettra de dire un mot, pour moi indispensable, du cardinal Newman, que le Pape va béatifier durant sa visite. Newman est, sans aucun doute, un des plus grands théologiens de tous les temps. Et si le pape théologien par excellence qu’est Joseph Ratzinger a voulu procéder lui même à cette béatification, c’est qu’elle est pour lui hautement symbolique. Bien sûr, Newman s’est converti au catholicisme, d’anglican qu’il était, et s’est trouvé promu par Léon XIII à la dignité cardinalice. Mais il ne faut pas juger les choses à l’aune de je ne sais quelle rivalité entre confessions. Il ne s’agit pas de célébrer la rupture du théologien avec l’anglicanisme, il s’agit de comprendre par quel chemin un homme de Dieu est parvenu à concevoir l’unité organique du christianisme depuis les origines.
Newman n’a jamais renié ses frères anglicans. Il a été jusqu’au bout de l’héritage qu’il avait reçu dans l’Église d’Angleterre, et ses recherches longuement poursuivies sur le développement de la doctrine chrétienne lui ont fait découvrir le lien qu’il y avait entre celui-ci et l’unité catholique, au sens le plus fort et le plus vrai du terme.
Je lisais ces jours-ci dans Réforme, hebdomadaire protestant, qu’au fond le cardinal Newman avait importé l’anglicanisme dans le catholicisme. La formule est un peu spécieuse. Mais elle a sa vérité. C’est par un développement organique de lui-même que l’anglican est devenu catholique. Non par reniement, mais par ce que Péguy eut appelé « une fidélité plus profonde ». Mais nous en reparlerons d’ici la fin du voyage pontifical.
Chronique lue le 15 septembre à Radio Notre-Dame