Aujourd’hui donc, Benoit XVI arrive en Angleterre. Comparée à ses visites précédentes à Malte, au Portugal, à Chypre, cette étape nouvelle sur son chemin frappe par son originalité. Certes, chaque visite pastorale est singulière, puisqu’elle se rapporte à l’histoire d’un pays, à sa culture, à sa situation politique, à son équation religieuse. Précisément, l’équation religieuse du Royaume-Uni est particulièrement originale, parce qu’il existe dans ce pays une religion officielle, née d’un schisme spectaculaire au XVIe siècle. L’existence d’une Eglise officielle a rendu précaire le sort du catholicisme pendant des siècles.
Fort heureusement, on peut être aujourd’hui pleinement catholique, et sans difficultés, au royaume d’Elizabeth II, mais l’histoire a néanmoins marqué profondément la mentalité nationale. Et le chemin que choisit actuellement l’anglicanisme avec l’ordination des femmes et la possible consécration épiscopale d’homosexuels, ce chemin-là n’est pas précisément de ceux qui mènent à Rome.
Et pourtant, il y a le cardinal Newman, que Benoît XVI, dérogeant à la règle qu’il a lui même établie, béatifiera. Et ce sera le sommet de ce voyage ! Newman, c’est un pur citoyen britannique, un esprit tel que l’incomparable Angleterre a le privilège de façonner. Et bien, c’est ce Newman, si profondément anglais, qui pourrait nous indiquer la voie supérieure de l’unité ecclésiale, grâce à la compréhension la plus intime de la tradition chrétienne jusqu’à nous. En entrant dans la tradition catholique, John Henry Newman ne s’est pas renié, même nous l’avons vu, en tant qu’anglican. Il nous a montré comment la libre adhésion de la conscience à la vérité révélée pouvait conduire à l’assentiment le plus personnel au message du Christ, tel qu’il se déploie de façon organique depuis vingt siècles.
Il est particulièrement heureux que ce soit Joseph Ratzinger, pape théologien, qui consacre dans son pays-même la mémoire d’un si grand théologien, qui pourrait – qui sait ?- parvenir lui aussi, comme Thérèse de l’Enfant Jésus, à la dignité de docteur de l’Eglise !
Chronique lue le 16 septembre à Radio Notre-Dame
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ROME, Jeudi 16 septembre 2010 (ZENIT.org) – A son arrivée au Royaume Uni où il effectuera une visite de quatre jours, le pape a souligné le rayonnement international de la Grande Bretagne, qui lui donne un « devoir » de « sagesse en vue du bien commun ». Il a notamment souligné la responsabilité des médias britanniques, dont l’audience est particulièrement large.
http://www.zenit.org/article-25380?l=french
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Premières rencontres, chaleureuses, de Benoît XVI en Ecosse
ROME, Jeudi 16 septembre 2010 (ZENIT.org) – La visite d’État de quatre jours de Benoît XVI au Royaume-Uni a débuté ce jeudi matin par la rencontre avec la reine Elisabeth II et un chaleureux accueil de la part des Ecossais, par un temps ensoleillé.
http://www.zenit.org/article-25385?l=french
Les commentaires de Jean-Marie Guénois :
Il ne faudra pas, encore une fois, réduire le voyage que Benoît XVI commence aujourd’hui au Royaume Uni, à la question de la pédophilie. Mais si parmi les multiples questions posées à l’avance par écrit pour préparer la conférence de presse de vingt minutes que le Pape a donné ce matin dans l’avion, le Vatican a choisi une question sur la crise des prêtres pédophiles, c’est que le sujet est encore très sensible à Rome.
Certes, l’Irlande n’est pas loin. Il y a aussi eu l’écho, venu de Belgique et de son rapport officiel qui a révélé, la semaine dernière, que treize jeunes s’étaient suicidés après avoir été abusés par des prêtes…