Prions pour l'Eglise de Belgique - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Prions pour l’Eglise de Belgique

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Pardon de revenir une fois de plus sur les scandales de pédophilie dans l’Eglise. J’ai abordé plusieurs fois la question dans mes chroniques avant l’été et lui ai même consacré un petit livre. Si j’y reviens aujourd’hui, c’est à cause de l’Eglise catholique en Belgique, violemment secouée par le scandale notamment parce qu’un évêque s’est rendu coupable de viols successifs sur son neveu. L’ancien primat de Belgique, le cardinal Danneels, se trouve en situation difficile aujourd’hui devant l’opinion de son pays, parce qu’on lui reproche de ne pas avoir exigé sur le champ la démission de son confrère. Par ailleurs, une commission désignée par le même cardinal et l’épiscopat du pays pour enquêter sur la pédophilie dans l’Eglise belge, et qui s’est auto-dissoute, vient de présenter son bilan lors d’une conférence de presse qui a ému l’opinion publique.

Ce sont en effet des centaines de témoignages (environ 500) qui ont été collectés, et 124 qui ont été explicitement révélés. Le rapport fait état de 13 cas de suicides consécutifs à la détresse psychologique des victimes. Que dire d’un tel traumatisme ? On sait que la Belgique a été profondément marquée par l’affaire Dutroux, qui est encore dans toutes les mémoires et qui a d’ailleurs été à l’origine d’une prise de conscience généralisée à travers toute l’Europe, et au-delà, sur la gravité des crimes sexuels commis contre des enfants. Les crimes de Dutroux ont été à l’origine d’une requalification pénale de la pédophilie dans la plupart des pays européens. On se souvient toujours de la « marche blanche » qui fit une telle impression à Bruxelles, les mamans des jeunes victimes ayant revêtues une robe blanche semblable à celle de la reine Fabiola le jour des obsèques du roi Baudoin.

Mais voilà l’Eglise belge s’inscrivant dans le sillage même de Dutroux, du moins de l’immense désastre moral dont avait pâti à l’époque la classe dirigeante belge. Même si les faits rappelés remontent à plusieurs décennies, il faudra très longtemps pour que l’Eglise de Belgique échappe au soupçon, et surtout sorte de la nappe de douleur et de culpabilité qui la recouvre. Prions d’abord pour les victimes, pour Mgr Léonard et toute la communauté chrétienne de Belgique au fond de la plus cruelle des épreuves parce que chargée du plus lourd des héritages.


Lu le 13 septembre sur radio Notre-Dame.