Sri Lanka : Pastorale de l’écoute des jeunes - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Sri Lanka : Pastorale de l’écoute des jeunes

Le matin et à midi, le Sri Lanka est tout de blanc vêtu : les portes des écoles à peine ouvertes, ce sont des milliers d’enfants et de jeunes qui sont sur le chemin de l’école. Les filles portent des jupes et des blouses blanches, les garçons des chemises et des pantalons de la même couleur ; seuls les plus jeunes ont des shorts bleus et une chemise blanche.
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Ça saute aux yeux : le Sri Lanka est un pays jeune ! Une impression confirmée par les statistiques : un quart de sa population d’environ 20 millions de personnes a moins de 15 ans. Comparons : en Grande-Bretagne, 17 pour cent de la population fait partie de cette tranche d’âge et le taux n’est que de 13 pour cent en Allemagne. Pourtant, les jeunes d’Europe disposent de possibilités de formation et de promotion nettement meilleures que celles de leurs homologues du Sri Lanka.

Au contraire, dans cet État insulaire, pour les jeunes qui sortent des écoles, il n’est pas facile de trouver une formation abordable ou un travail adéquat. Par ailleurs, étant donné que les gens adoptent de plus en plus des standards occidentaux dans leur mode de vie, il n’est pas rare que le désir diverge de la réalité. Cela désoriente les Sri lankais, spécialement les jeunes, comme le confirme Priyantha Silva, prêtre catholique de l’archevêché de Colombo, la capitale du pays, dans un entretien avec les représentants de l’organisme catholique international de charité Aide à l’Église en Détresse (AED).

Après avoir surmonté, il y a plus de dix ans, une paralysie temporaire due à une lésion de la moelle épinière, ce quadragénaire se consacre maintenant à la pastorale des adolescents et des jeunes adultes. Il organise des temps de retraite, des séminaires, et offre à beaucoup d’adultes un accompagnement par le dialogue. C’est pour lui l’occasion d’accorder une attention toute particulière à la formation de la personnalité. Les jeunes doivent apprendre à vivre la foi au quotidien, c’est-à-dire à prendre au sérieux leurs responsabilités dans leur famille, leur formation et leur profession. C’est le père Silva qui a principalement organisé les journées de retraite de carême que propose l’archevêché de Colombo depuis dix ans.

Approfondir et surmonter

En général, plus de 2 000 jeunes femmes et hommes participent à ces événements qui se déroulent du vendredi au dimanche. En plus des conférences abordant les thèmes de la vie et de la foi, il y a des temps de prière commune. À la fin, tous se rassemblent pour célébrer l’eucharistie. Pendant les rencontres, 50 directeurs spirituels sont disponibles pour des entretiens personnels et le sacrement de réconciliation.

Beaucoup de jeunes réussissent à tirer au clair des problèmes personnels ou familiaux récents ou anciens, et à surmonter des problèmes de dépendance comme la consommation excessive d’alcool ou de drogues. Une partie du programme concerne la pastorale des jeunes et donne la priorité aux valeurs touchant à la sexualité, au mariage et à la famille, en aidant les adultes à les découvrir en tant qu’aboutissement d’un processus de maturation personnelle, au lieu de se soumettre au diktat du désir et des relations avec des partenaires multiples.

« Avec l’événement annuel, nous organisons régulièrement d’autres rencontres dans les paroisses et dans le diocèse », souligne Priyantha Silva. Au Sri Lanka, l’AED soutient depuis des années différentes initiatives pastorales. Le prêtre ajoute : « Les jeunes y apprennent aussi à développer leurs capacités. Tout se passe dans une atmosphère fondée sur des valeurs bibliques et humaines ».

Le père Priyantha Silva trouve une oreille attentive auprès des jeunes. Cela devient évident, observe le prêtre, lors des rencontres avec de jeunes Sri lankais. Ils apprécient son ouverture, et en même temps sa patience, ainsi que sa capacité à ne pas éluder les questions ni les problèmes, mais à écouter. Cette sensibilité particulière, que Priyantha Silva sait également exprimer de façon artistique, plaît aussi aux non-chrétiens. En 1980, il avait esquissé avec des motifs de Noël les premiers timbres à être publiés par la Poste du Sri Lanka.

Il avait à l’époque 18 ans et était séminariste. Depuis lors, il a aussi utilisé son talent pour l’aménagement des églises et des chapelles. Sa compétence est appréciée depuis longtemps et son conseil recherché au sein de l’archevêché de Colombo. La musique, le théâtre et le cinéma sont d’autres centres d’intérêt que Priyantha Silva utilise également avec succès dans son apostolat auprès des jeunes.

http://www.acn-aed-ca.org/2-francais/findex2.htm