Non je ne vous commenterai pas la défaite des bleus en Afrique du Sud. Rien à ajouter à ce que j’expliquais lundi dernier à propos de leur naufrage. J’aurai au contraire l’audace d’annoncer et de commenter une très bonne nouvelle à l’encontre de la sinistrose généralisée. Cela peut se résumer en une formule: « Créteil aura sa cathédrale comme Evry ».
Voilà, c’est tout simple, mais c’est pour moi très important. Non seulement parce que j’appartiens à ce diocèse de Créteil qui correspond au département du Val-de-Marne mais parce qu’il me semble qu’une telle information concerne l’ensemble de l’Église de France. On sait que les diocèses d’Ile-de-France ont été réorganisés en 1966, à la suite de la réforme administrative à laquelle Paul Delouvrier a attaché son nom, en même temps qu’il concevait la création des villes nouvelles de la région parisienne. Le nouveau Créteil, au demeurant, fait partie de ces villes nouvelles, à l’instar de St-Quentin-en-Yvelines, ou de Cergy-Pontoise.
L’évêque fondateur de Créteil, Mgr Robert de Provenchères n’était pas partisan de la création immédiate d’une cathédrale pour son diocèse. Il pensait, en effet, que sa construction à envisager devait s’inscrire dans un processus d’affirmation de l’identité diocésaine. Il faut dire aussi qu’à l’époque un certain climat n’était guère favorable à ce qu’on appelle aujourd’hui une affirmation identitaire. Le christianisme se devait d’être modeste. On a même parlé d’une doctrine de l’enfouissement. Mais le temps a passé depuis. La construction de la cathédrale d’Evry dans les années 90 a marqué une étape importante. Le temps n’était plus à se cacher. D’autant que désormais les musulmans n’hésitaient pas à construire de leur côté de véritables mosquées cathédrales.* C’est le cas à Evry comme c’est le cas à Créteil où, très récemment, une mosquée de grande ampleur s’est imposée dans le paysage urbain. Mgr Michel Santier, qui est évêque du Val de Marne depuis 2007, a donc proposé à ses diocésains un projet qui a été diffusé dans toutes les paroisses dimanche dernier. Il consiste en un redéploiement de l’actuelle église qui sert de cathédrale et qui avait été construite en 1976 au titre d’un édifice paroissial. Ce n’est que 10 ans plus tard qu’elle est devenue officiellement cathédrale, mais ses dimensions modestes constituaient un réel handicap, les grandes cérémonies dicocésaines devant se dérouler dans le palais des sports voisins.
Le projet prévoit que la capacité d’accueil sera doublé (1200 places) grâce à une vaste coupole qui sera superposée à l’édifice actuel. Elle se présentera sous la forme d’une double coque en ogive. Les diocésains ont pu, dimanche, visualiser la maquette, qui comprend également un clocher surmonté d’une croix. Nous sommes donc dans une autre époque, celle de la visibilité de l’Église et de l’affirmation de son message. C’est une bonne nouvelle, parce qu’il apparaît ainsi que notre Église de France n’est pas dans une logique de repli mais dans une attitude missionnaire. Ce qui va surgir dans l’espace doit correspondre en effet à une conviction intérieure. L’Évangile n’est pas à mettre sous le boisseau, mais bien en évidence au sommet de la montagne.
Chronique lue le 23 juin à Radio Notre-Dame
http://www.creteilcathedrale.fr/
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* http://www.mosquee-alihsan-95.com/presentation.htm
Pour aller plus loin :
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- EN DÉGRINGOLANT LES ÉTAGES