Paradoxe de l'Eglise - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Paradoxe de l’Eglise

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Pardon de revenir encore sur la crise de l’Église ! Mais c’est Benoît XVI lui-même qui a écrit dans sa lettre aux catholiques d’Irlande que les crimes commis par certains membres du clergé « ont assombri la lumière de l’Évangile à un degré que pas même des siècles de persécution ne sont parvenus à atteindre ». Il est impossible de mieux exprimer le trouble apporté par une tempête qui pourrait désarmer les plus courageux. Mais en même temps l’écho qui revient des paroisses, des diocèses les plus divers montre que les réactions du peuple chrétien, et même d’un public plus large, vont souvent à l’encontre de l’impression que donnent les médias. C’est ainsi que la pratique religieuse s’est sensiblement renforcée partout lors de la Semaine Sainte et la célébration de Pâques. Les remontées de l’information au secrétariat de l’épiscopat français vont dans ce sens. Nous avons nous-même, ici au journal, le témoignage direct de plusieurs curés rendant compte d’une présence de fidèles supérieure à l’année précédente.

Comment expliquer un tel phénomène, alors que l’on proclame partout que l’Église est discréditée et que des spécialistes de l’information mettent en cause systématiquement le Pape ? Il ne faut pas sous-estimer la résistance à la pression médiatique. Personnellement, j’ai été interpellé par des personnes dans la rue, souvent étrangères à toute pratique religieuse, qui me signalaient leur malaise quant au traitement de l’information. D’autres me remerciaient vivement d’avoir défendu le clergé, parce qu’elles avaient été blessées par les amalgames. Surtout, l’assistance renforcée durant la Semaine Sainte nous interroge sur le mystère et le paradoxe de l’Église.
C’est au moment où elle est le plus douloureusement atteinte qu’elle révèle sa véritable identité associée à la Rédemption du Sauveur. La gravité du moment renvoie à la gravité de la destinée humaine et donc au message essentiel du christianisme. Ce ne sont pas les campagnes de « com. » les plus sophistiquées qui « marchent ». L’image que l’on retient n’est pas celle des publicités, mais celle qui s’introduit au plus profond du cœur et de l’intelligence. De ce point de vue, l’ostension actuelle du Saint-Suaire à Turin provoque une interrogation exceptionnelle chez tous ceux qui ressentent l’appel du Crucifié qui rentre dans sa gloire. Cette « icône écrite avec du sang » donne la véritable réponse à la crise présente.