Joseph Vandrisse - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Joseph Vandrisse

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Hier après-midi, dans l’Eglise de Briy-sur-Marne, nous étions une petite communauté fervente réunie pour les obsèques du Père Joseph Vandrisse. Il y avait là, autour de Mgr Jean-Louis Riocreux, évêque de Pontoise, son ami toujours fidèle, sa famille religieuse (les Pères missionnaires de Notre Dame d’Afrique), sa famille charnelle à laquelle il était si attaché, et aussi quelques-uns de ses collègues journalistes qui lui voueront toujours reconnaissance pour l’exemple qu’il a été et l’aide qu’il leur a apportée. Car Joseph Vandrisse était tout à la fois religieux-prêtre et journaliste, et sa vocation, journalistique était intimement liée à sa mission sacerdotale.

Dans une première partie de sa vie, ses supérieurs l’avaient envoyé au Liban où il enseigna, notamment comme directeur au séminaire de Rayak. Il avait beaucoup reçu de ce séjour au Proche-Orient, notamment de la sensibilité spirituelle, théologique et de la belle liturgie du christianisme de là-bas. La fameuse formule reprise par Jean-Paul II sur une Eglise indivise qui doit respirer avec ses deux poumons lui parlait directement.

Mais en 1974, c’est le grand tournant de sa vie. Jean Bourdarias, qui assume l’information religieuse pour Le Figaro, a repéré les talents journalistiques du Père Vandrisse et il comprend qu’avec lui le grand quotidien trouvait un correspondant au Vatican de premier ordre. De son côté, Joseph – c’est par son prénom que nous l’appelions – est d’autant plus enclin à répondre à cet appel qu’il est sûr que c’est à Rome que les impulsions décisives vont être données à l’Eglise universelle. Paul VI qui vit les dernières années de son pontificat a décidé que 1975 serait une année sainte. Et notre ami est certain que cette année-là va marquer un tournant décisif après la crise redoutable que fut pour l’Eglise l’épreuve d’une période post-conciliaire coïncidant avec ce que les sociologues appellent les sixties. Il a raconté les derniers mois du pape Montini, le pape du concile, plongé dans la tragédie de l’assassinat de son ami Aldo Morro et prononçant l’inoubliable homélie de ses obsèques à Saint-Jean de Latran…
Mais arrive là-dessus 1978, l’année des trois papes (Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II) et Joseph Vandrisse va être mêlé à l’extraordinaire épopée du pape polonais. Il va vivre au plus près les événements qui vont bouleverser le monde et accompagnera le pape dans tous ses voyages internationaux.

Impossible de résumer en quelques mots cette étonnante expérience. Mais on peut dire que, durant un quart de siècle, Joseph Vandrisse aura été l’observateur scrupuleux, aigu, toujours parfaitement informé du pontificat. Il n’est pas étonnant qu’il ait confié ses archives personnelles à la fondation Jean-Paul II. Son œuvre est indissociable de celle de Karol Wojtyla.

L’élection de Joseph Ratzinger ne pouvait étonner le vaticaniste qui était particulièrement proche du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Avec ces deux pontifes, Jean-Paul II et Benoit XVI, il était persuadé d’avoir côtoyé – et disons-le servi deux personnalités plus que supérieures, des hommes d’Eglise appartenant à une humanité saisie par la grâce. Déjà, en 1993, hospitalisé à Rome à la suite d’un accident cérébral, il voulait offrir sa vie pour Jean-Paul II. Mais on sait aujourd’hui, que depuis toujours sa vie était offerte au service de l’Eglise, avec l’appel reçu du Seigneur dès l’enfance.

Merci, cher Joseph.

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