Lundi 9 novembre : Le mur qui était dans les têtes - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Lundi 9 novembre : Le mur qui était dans les têtes

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L’opium des intellectuels. Je pense à cet ami proche de Raymon Aron, le père Gaston Fessard, un jésuite de grande dimension, qui au lendemain de la guerre avait publié un manifeste intitulé France prend garde de perdre ta liberté. Ce manifeste prenait d’ailleurs la suite d’un autre manifeste publié durant la guerre dans le premier numéro des Cahiers du Témoignage chrétien, distribué clandestinement pendant l’Occupation et qui s’appelait France prend garde de perdre ton âme. Il s’agissait alors de la menace du nazisme mais la menace du stalinisme était maintenant dans les têtes et Fessard poursuivait inlassablement son travail de désintoxication des esprits et des cœurs. Dans les années 70 il y eut ce grand événement éditorial que fut la publication de L’archipel du goulag, d’Alexandre Soljenitsyne. Devant un tel témoignage, il n’était plus posible de nier la réalité de l’horreur totalitaire. Et pourtant, ce ne fut pas simple. Je fus mêlé un petit peu pour ma part à l’aventure de ceux qu’on a appelés les « nouveaux philosophes » et qui dénonçaient la pensée totalitaire. Il y eut des refus, d’incroyables obstinations. Un soir, dans le centre Beaubourg qui venait d’être construit, je me souviens d’une réunion houleuse où Maurice Clavel, l’ancien communiste Jean-Toussaint Desanti et André Glucksman étaient contestés par une partie de la salle. J’entends encore une jeune personne passablement énervée crier « Glucksman tu ne comprends rien à la dialectique ». Tout cela pour dire que parallèlement à la chute du mur de Berlin il fallait procéder aussi à une chute symbolique dans les têtes, de ce mur-là aussi il faut se souvenir. Écouter l’éditorial :

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