Benoît XVI a quitté la magnifique ville de Prague, non sans avoir jeté des ponts avec le monde intellectuel de cette ville prestigieuse, auquel il a lancé un appel qui n’a pas laissé indifférents les universitaires et les jeunes que l’ont prétend très éloignés du message de la foi chrétienne. Bien sûr, il y a tout un passé qui a fait des dégâts, et cela avant même que ne tombe sur la Bohême et la Moravie la chape de plomb de l’athéisme persécuteur. Mais déjà les dissidents, à l’image d’un Milan Kundera et d’un Václav Havel, avaient manifesté un vrai désir de transcendance et de vérité à l’encontre de la bureaucratie du mensonge et de la police de l’esprit. Il est vrai que le matérialisme athée a fait son œuvre au pays de Kafka et de Rilke.
Mais Benoît XVI n’est pas de ceux qui baissent les bras. Et il n’a pas voulu réagir par la dénonciation unique des maux d’une société consommatrice. Au contraire, il a centré ses interventions sur le dynamisme de l’esprit, le goût de la vérité, la chance de retenir dans la tradition culturelle ce qui favorise l’intelligence profonde de la condition humaine. Son auditoire du fameux château de Prague ne s’y est pas trompé. Un courant, visiblement, est passé. Et l’on s’est aperçu qu’il y avait une jeunesse chrétienne, minoritaire certes, mais investie de de l’espérance de ce pays. Le Pape n’a pas prêché dans le vide ! En proclamant notamment que la liberté trouve son sens le plus profond dans une « patrie spirituelle » qui pourrait bien être la part secrète et précieuse, garantie des vraies raisons de vivre.
Gérard Leclerc
(éditorial publié par le quotidien Le Bien Public)