Il y a plus de quarante ans, le pape Paul VI publiait une encyclique qui sonnait comme un manifeste, « Populorum progressio » (le progrès des peuples). La question sociale, expliquait-il, est à comprendre désormais à l’échelle mondiale, et la solidarité des nations riches à l’égard des pays en voie de développement constitue une ardente obligation. L’écho de ce texte fut considérable et entraîna une prise de conscience décisive des chrétiens en faveur du tiers-monde. Benoît XVI, successeur de Paul VI, a considéré qu’il fallait prolonger cet enseignement, au-delà de ces quarante ans passés, ne serait-ce que pour tenir compte des données actuelles de l’économie mondiale, y compris les leçons de la crise que nous vivons depuis plusieurs mois. De là cette nouvelle encyclique, extrêmement dense, intitulée « Caritas in Veritate » (La charité dans la vérité).
Malgré son abord parfois difficile, on ne perdra pas son temps à aller jusqu’au terme de cet enseignement de Benoît XVI. Précisons qu’il n’a évidemment pas travaillé seul, et que divers experts sont venus lui donner leurs avis sur les aspects les plus techniques et les plus pointus. L’ambition du Pape est à l’échelle de l’actuelle mondialisation vécue par une Église elle-même mondiale. L’intérêt d’un tel travail se révèle dans la confrontation des questions les plus cruciales de l’économie avec une pensée aiguillée par l’éthique et la théologie. L’engagement des chrétiens est inspiré par une charité communicative qui ne trouve son efficacité que parce qu’elle est en accord avec tous les aspects de la réalité contemporaine. Les solutions techniques indispensables ne peuvent se passer d’une médiation qui concerne la justice et le souci le plus brûlant du prochain.
Gérard Leclerc
Lire aussi la note de notre ami le père Laurent Sentis, directeur des études au Séminaire de La Castille et délégué du diocèse de Fréjus-Toulon pour la formation.
http://www.diocese-frejus-toulon.com/L-Amour-dans-la-verite.html