Le défi de la Terre sainte - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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Le défi de la Terre sainte

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Ceux qui annoncent le voyage de Benoît XVI comme celui de tous les dangers, n’ont, d’évidence, pas tort. Comment le Pape pourrait-il répondre à toutes les angoisses et les réquisitions contradictoires d’une région déchirée ? À vue humaine, la situation s’est dégradée et les espoirs suscités par les accords d’Oslo ne semblent vraiment plus d’actualité. Les Israéliens et les Palestiniens sont plus séparés que jamais, à l’image de ce mur dont la symbolique évoque beaucoup plus la défiance et l’hostilité que la protection. Dès lors, on conçoit que les Israéliens attendent du Pape qu’il les conforte dans leur légitimité nationale et leur nécessaire sécurité. Mais les Palestiniens ont autant le droit d’attendre qu’il reconnaisse leurs droits nationaux élémentaires, et rappelle les exigences de la justice due aux plus pauvres. Enfin, il est impossible d’oublier le sort des chrétiens de Terre sainte, solidaires de tous leurs frères du Proche Orient. Comment n’aspireraient-ils pas à la sollicitude du premier des pasteurs, eux qui, sans cesse, pensent à leur possible disparition de la région.
Quel que soit l’aspect considéré, il est trop évident que Benoît XVI ne pourra pleinement répondre aux attentes des uns et des autres. Déjà, il y a, forcément, des conditions politiques imposées à un tel voyage. En dépit du désir exprimé par la petite communauté chrétienne de Gaza, une visite, si courte soit-elle, dans ce territoire, semble par exemple inenvisageable. Cela ne veut pas dire que le Saint-Père ne se sent pas solidaire de ces fidèles. Simplement, tout n’est pas possible, et il faudra tenir compte de toutes les données objectives pour que puisse retentir un message spirituel, dont les conséquences politiques sont évidentes, à condition que les esprits et les cœurs aient été pénétrés d’une grâce particulière. C’est d’ailleurs tout ce qu’il y a de singulier dans l’événement. Chacun pourra accueillir le visiteur venu de Rome, parce qu’on est persuadé qu’il n’est l’ennemi de personne et que son plus ardent désir est la réconciliation de tous.

Benoît XVI sait qu’il marche dans les pas de son prédécesseur, Jean-Paul II qui, en l’an 2000, avait su poser des actes d’une force étonnante. Avec le souci théologique éminent qui est celui de Joseph Ratzinger, il faut sans doute s’attendre à des éclairages importants sur la relation du christianisme avec le mystère d’Israël. Un chemin a été rouvert depuis Vatican II, qui permet d’espérer des retrouvailles de plus en plus profondes entre les premiers héritiers de la Promesse et tous ceux qui se sont trouvés greffés sur l’olivier franc des origines. Il y a dans cette réconciliation l 4a plus belle parabole qui soit, pour anticiper d’autres retours de l’histoire, pour que tombent les obstacles de la peur et du ressentiment.

Gérard LECLERC


http://www.custodia.org/?page=splash

http://zenit.org/article-20846?l=french


CITE DU VATICAN, 6 MAI 2009 (VIS). A la fin de l’audience générale, le Pape a rappelé le début après demain de son voyage en Terre Sainte, il s’est adressé aux peuples jordanien, israélien et palestinien: « Je viens partager vos aspirations et vos espoirs, mais aussi vos difficultés et vos souffrances. Je viens parmi vous en pèlerin de la paix, d’abord visiter les lieux sanctifiés par la vie de Jésus, y prier pour la paix et la concorde, pour vos familles et tous les habitants de la Terre Sainte et du moyen-orient. Durant cette semaine je rencontrerai les représentants des communautés musulmane et juive avec lesquelles des avancées importantes ont été acquises par le dialogue et l’échange culturel. Je veux saluer d’une manière particulière les catholiques de cette région auxquels je demande de s’unir à moi dans la prière afin que ma visite donne à tous d’abondants fruits spirituels mais aussi civils. Rendons grâce à Dieu pour sa bonté, soyons un peuple d’espérance, poursuivons nos efforts en faveur de la paix ».

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Retrouvez Gérard Leclerc débattant avec Jacques Julliard dans LE FIGARO du 4 mai 2009 (article annoncé à la Une, continuant en page 20).

Propos recueillis par JEAN-MARIE GUÉNOIS et PAUL-FRANÇOIS PAOLI

Extrait :

L’Église catholique: est-elle en crise ou prophétique ? Qui est le plus en cause dans les controverses récentes : le Pape ou l’Église en tant qu’institution ?

Jacques JULLIARD : L’identification du problème que pose ce Pape au devenir même de l’Église explique les confusions actuelles. Quand j’entends des catholiques dire qu’ils veulent cesser de l’être parce que ce Pape ne leur convient pasouqu’ils envisagent de se « faire débaptiser », je suis effaré. Être catholique, ce n’est pas être pour le Pape, c’est considérer que le destin collectif de l’humanité est une affaire prioritaire et que le Pape incarne l’unité de l’Église. Nous avons à faire àunPape conservateur, très âgé et souvent mal informé. Vous allez me dire qu’à la fin de son règne Jean Paul II, aussi, était fatigué. Et il était aussi conservateur. Mais il était bien informé.

Gérard LECLERC : L’avènement de Jean-Paul II a correspondu à une révolution dans l’ère de la communication. Nous sommes entrés dans l’utopie d’une information instantanée et globale. Wojtyla était adapté à cette utopie parce qu’il répondait, par ses talents personnels, aux impératifs de cette mythologie. C’était un acteur. De fait, le détenteur de l’autorité pontificale est mis en vedette par un système médiatique qui braque ses feux sur lui pour le meilleur ou pour le pire.

J. J. : Est-ce si nouveau ? Jean-Paul II n’a pas été le premier grand communicant. Le premier grand communicant de l’Église fut Jésus. Il avait le sens des symboles, des images et des gestes. Il n’écrivait pas sur Internet, mais écrivait dans le sable. Cela pour vous dire que je ne crois donc pas que ce soit le système qui soit responsable des difficultés de communication du Pape actuel…

G. L. : Il y a évidemment un problème, mais je ne crois pas qu’il faille l’en rendre responsable. Le phénomène que nous avons vécu est un emballement de type mimétique que j’analyse en termes « girardiens » car je crois que les thèses du philosophe René Girard sont pertinentes. Nous sommes devant des lois d’imitation quasiment physiques. Les médias s’emballent et provoquent une vague de réprobation contre un bouc émissaire désigné à la vindicte. Ce rejet n’est pourtant pas seulement formel. Le contenu de l’enseignement moral de l’Église n’est-il pas lui aussi remis en cause ?

J. J. : Avec Benoît XVI s’est accusée cette difficulté qu’a l’Église de répondre à la question sexuelle telle qu’elle se pose aujourd’hui. À partir du moment où les régulateurs traditionnels de la population selon Le Roy Ladurie – à savoir la guerre, l’épidémie et la famine – ne fonctionnent plus, se posent les problèmes de la régulation des naissances. Je crois que l’Église n’a pas compris le sens de ce tournant. Elle a trop longtemps donné le sentiment d’avoir une conception naturaliste du sexe, alors que le sexe est une dimension symbolique essentielle de la condition humaine. L’Église n’a que trop souvent donné l’impression que le sexe n’était recevable qu’à travers sa finalité procréatrice.

Lire la suite dans Le Figaro…


COMMISION ISRAEL SAINT-SIEGE

CITE DU VATICAN, 1 MAI 2009 (VIS). La Commission permanente Israël Saint-Siège s’est réunie hier 30 avril au siège du Ministère israélien des affaires étrangères. Selon le communiqué diffusé par la Salle-de-Presse du Saint-Siège, il s’agissait d’avancer sur la négociation de l’article 10,2 de l’Accord fondamental du 30 décembre 1993. La délégation du Saint-Siège était conduite par Mgr.Pietro Parolin, Sous-secrétaire pour les rapports avec les états, celle de l’Etat d’Israël par M.Daniel Ayalon, Sous-secrétaire des affaires étrangères. Cette réunion plénière a permis d’avancer de manière significative à la veille de la visite papale. La réunion plénière suivante a été convoquée à Rome pour le 10 décembre et entre-temps la Commission accélérera les conversations en vue de conclure l’accord bilatéral au plus tôt.

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EN TERRE SAINTE POUR LA PAIX

CITE DU VATICAN, 2 MAI 2009 (VIS). Benoît XVI a reçu ce midi la Papal Foundation, fondée à Philadelphie en 1990 par le défunt Cardinal John Krol, et qui recueille annuellement des fonds pour soutenir les activités caritatives du Pape dans le monde. Le Cardinal Anthony Bevilacqua, Archevêque émérite de Philadelphie en est l’actuel président. Après avoir salué les membres de l’association par les paroles de saint Paul: « Grâce et paix à vous de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ », le Pape a dit que « le monde d’aujourd’hui a vraiment besoin de paix surtout pour faire face aux tragédies de la guerre, de la division, de la pauvreté et du désespoir ».

Il a ensuite rappelé à ses hôtes que le 8 mai il se rendra en Terre Sainte: « J’y vais en tant que pèlerin de paix…. Pendant plus de soixante ans, cette région, terre de la naissance, de la mort et de la résurrection de notre Seigneur, lieu sacré pour les trois grandes religions monothéistes du monde, a été marqué par la violence et l’injustice. Ce qui a provoqué une atmosphère de défiance, d’incertitude et de peur, souvent d’un voisin contre un autre et d’un frère contre un autre frère. Alors que je me prépare pour cet important voyage, je vous demande de façon toute particulière de vous unir à mes prières pour le peuple de Terre Sainte et de sa région afin qu’ils reçoivent les dons de la réconciliation, de l’espérance et de la paix ». Il a ajouté que la rencontre de cette année avec la Papal Fondation avait lieu alors que le monde se trouve dans une situation économique très préoccupante. « En un tel moment, la tentation est grande d’oublier ceux qui n’ont pas de voix et de penser seulement à nos propres difficultés. Cependant, en tant que chrétiens, nous savons que dans des situations particulièrement difficiles, nous devons travailler plus dur pour nous assurer que le message réconfortant du Seigneur soit entendu. Au lieu de ne penser qu’à nous-mêmes, nous devons continuer à être des modèles d’espérance, de force et d’appui pour les autres, surtout pour ceux dont personne ne se préoccupe ». Le Pape a assuré aux membres de la Papal Foundation qu’ils étaient « des exemples de bons chrétiens…qui continuent d’affronter les défis avec courage et confiance. Grâce à la générosité de beaucoup, l’association apporte une solide assistance au nom du Christ et de son Eglise. Je vous sais gré de votre sacrifice et de votre dévouement. Grâce à votre soutien -a-t-il conclu- le message pascal de joie, d’espérance, de réconciliation et de paix est proclamé plus largement ».

VIS 090504 (450)