La petite Brésilienne, violée et avortée - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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La petite Brésilienne, violée et avortée

Le calvaire d’une petite fille de 9 ans – comme on en déplore tant dans le monde – a fait irruption dans le débat ecclésial et hexagonal sur l’avortement. Ce cas exceptionnel, pour ne pas dire inimaginable, suscite émotions et troubles de conscience. On est obligé d'en parler...
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Victime d’un compagnon de sa mère depuis 4 années, la petite fille endurait (comme sa sœur aînée handicapée) des viols à répétition. On la découvre enceinte de plus de 3 mois. De jumeaux ! On la dit chétive, à cause de la malnutrition. Elle mesure 1 m 33 et pèse 36 kg. Que dire du tortionnaire pédophile dont on peut supposer la misère morale ? Comment ne pas penser à Mère Teresa, envoyée par son appel « dans les taudis des pauvres, où ils pèchent atrocement ». L’histoire est à couper le souffle. Son issue, dramatique, imposerait soit l’engagement au service des plus démunis, soit le silence.

Or, justement, voilà qu’elle devient emblématique d’un débat qui secoue le Brésil et dont l’écho soudain envahit la planète, jusqu’à jeter le trouble chez de nombreux fidèles catholiques. Le mot « excommunication » prononcé à l’endroit des médecins qui ont pratiqué l’avortement et de la mère de la petite fille sonne comme une injustice. Déjà incompréhen­sible sans le re­­gard de la foi et de la miséricorde, il semble fonctionner, dans le cas d’espèce, comme un boomerang fragilisant le message de l’Église au service de la vie. Si ce qu’on dit est vrai – mais qui a accès au dossier médical ? – la poursuite de la grossesse gémellaire chez une petite fille à peine pubère dont le viol à répétition aurait provoqué la fécondité précoce mettait sa santé voire sa vie en danger. Tandis qu’on recherche, en vain, un texte de la doctrine catholique qui envisage explicitement pareille situation – mais les textes ne peuvent tout envisager – le cœur est saisi d’effroi à l’idée qu’une enfant doive endurer une grossesse gémellaire à cet âge, ne pouvant vraisemblablement aboutir, en l’absence d’une intervention mé­dico-chirurgicale, qu’à un avortement spontané dramatique en cours de grossesse ou à la mort probable de la mère en couches, et ce par la faute d’un beau-père violeur.

Dans la Charte des personnels de santé édictée en 1995 par le Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé, il est précisé, à l’article 141, que « en certains cas, en refusant l’avortement, on porte préjudice à des biens importants qu’il est normal de vouloir sauvegarder ». Le texte évoque notamment « le cas de la santé de la mère » et celui « d’une grossesse dont l’origine est le viol ». Sans « méconnaître ou minimiser ces difficultés et les raisons qui les sous-tendent », il confirme que « la vie, en fait, est un bien trop fondamental pour être mis en comparaison avec certains inconvénients même graves ».

L’Église a reconnu à ce titre l’exemplarité d’une femme, sainte Gianna Beretta-Molla. Opérée d’un fibrome dans l’utérus, elle a demandé explicitement que l’on sauve son quatrième enfant avant de mourir quelques jours après la naissance, en 1962. Mais cette mère héroïque n’était pas moralement contrainte au choix auquel elle s’est sentie librement appelée. Contrairement à certaines idées reçues, l’Église n’exige pas qu’une femme en­­ceinte sacrifie sa vie pour conduire une grossesse à son terme.
L’article 142 de la même charte évoque en effet certaines situations particulières « quand l’avortement s’ensuit, comme conséquence prévue, mais non convenue et non voulue, simplement tolérée, d’un acte thérapeutique inévitable pour la santé de la mère, celui-ci est moralement légitime. » Ce type de disposition s’applique-t-il au cas d’espèce ? À première vue, non. L’avortement pratiqué par les médecins sur la petite fille violée ne semble pas la conséquence d’un acte thérapeu­tique inévitable pour sa santé mais l’acte lui-même. Il est, à ce stade, nécessaire de préciser la définition de l’avortement tel que la rappelle l’Encyclique l’Évangile de la vie : « meurtre délibéré et di­rect, quelle que soit la façon dont il est effectué, d’un être humain dans la phase initiale de son existence, située entre la conception et la naissance » (art. 58).

Cependant, certains vont répondre à cette définition que, dans le cas de la petite fille de 9 ans, la mort des jumeaux n’était pas voulue en elle-même, mais devait être considérée comme la conséquence d’une décision médicale thérapeutique. Il s’agissait de mettre fin à un développement fœtal incompatible avec un accouchement par les voies naturelles, et qui mettait en jeu la vie de la mère sur tous les plans, cardiaque, rénal, hépatique, nutritionnel, métabo­lique et endocrinien. Il s’agirait donc ici non pas d’un « avortement délibéré », criminel, mais d’un « arrêt thérapeutique de la grossesse », exceptionnellement légitime. La mort des jumeaux ne serait en définitive que la conséquence inévitable du crime commis par leur géniteur.

Ce raisonnement casuis­tique permettrait de dédouaner les médecins. Il ne convainc pas vraiment si les médecins avaient d’autres moyens de sauvegarder la santé et la vie de la petite fille. En en restant à un niveau médical de froide logique, en ignorant les circonstances extrêmes, hu­maines et sociales dans lesquelles se déroulait le drame de cette grossesse d’origine criminelle, et en ne prenant pas en compte le coût physique voire économique d’une telle opération, on peut effectivement s’interroger sur la possibilité d’une délivrance très précoce par césarienne. Celle-ci aurait-elle pu être tentée dans ce cas, sauvant la mère, et sauvegardant, ne fût-ce qu’un moment, l’existence des enfants ? Est-ce cela que le père de la petite fille (à ne pas confondre avec le beau-père violeur) demandait ?

Quoi qu’il en soit de la justesse de la décision médicale – et nous ne nous sentons pas le droit de la juger, en l’absence d’un mi­nimum d’information spécifique – on n’en reste pas moins perplexe devant ce cas, ne fût-ce que par l’argumentation émotionnelle facile qu’il procure à ceux qui veulent que s’effondre l’interdit du meurtre… De « cas limite » en « cas limite », la situation française n’a-t-elle pas connu une banalisation quantitative de l’IVG ?

Les réflexions qui précèdent peuvent choquer lors­qu’on prend la mesure de ce qu’a enduré de sordide la première victime du drame, si nous laissons nos cœurs par­ler. Mais la confusion voire le traumatisme que la médiatisation du cas provoque chez les catholiques rend peut-être ces réflexions nécessaires.
Pour beaucoup, la question est : peut-on manifester un attachement absolu au respect de la vie (et donc une opposition à tout avortement) sans contester l’attitude des médecins et de la mère de la petite fille enceinte ? La réponse dépend surtout de l’intention de ceux qui l’ont avortée et, notamment du risque que sa grossesse lui faisait encourir. Les révélations qui commencent à poindre sur la façon dont le drame s’est dénoué laissent à penser que la petite fille et sa maman, analpha­bètes, ont pu être manipulées.

Quant à l’excommunication – quelles que soient, dans le cas brésilien, sa pertinence et la pertinence de son mode de communication – il faut souligner ce qu’en dit l’article [145 de la même Charte : elle est motivée par « la gravité du péché d’avortement et la facilité avec lequel on l’accomplit, sous le couvert de la loi et de la mentalité courante ». Elle « a une signification essentiellement préventive et pédagogique » qui vise à « secouer l’insensibilité des consciences ». On voit mal, dans le cas d’espèce, sa valeur pédago­gique.*

En France, où l’anesthésie des consciences se double de profondes souffrances personnelles et sociales liées à l’avortement, il y aurait fort à faire pour expliciter que l’excommunication est pour l’Église « un constat » lorsqu’il y a objectivement une faute grave, afin que, sur le lieu de cette faute, la miséricorde infinie de Dieu soit appelée et accueillie. C’est donc en principe un « service » rendu à son destinataire. Car aux yeux de l’Église « rien n’est perdu ». C’est ce que dit Jean-Paul II dans l’Évangile de la vie aux femmes ayant avorté. Il les invite à s’ouvrir au « Père de toute miséricorde ». N’est-ce pas de ce message-là que tant de femmes – et d’hommes – ont besoin ?

Tugdual DERVILLE

* Cet article a été rédigé, et diffusé sur internet, avant que l’on n’apprenne que, pour la Conférence épis­copale brésilienne, cette excommunication était réputée n’avoir, de fait, jamais existé formellement.

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Le communiqué de Mgr Dominique Rey, de retour du Brésil.

http://www.diocese-frejus-toulon.com/La-verite-de-la-Vie.html

Mgr Vingt-Trois s’exprime sur cette affaire (Radio Notre-Dame)

http://catholique-paris.com/940-Sur-Radio-Notre-Dame-samedi-14.html


->http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/200903/17/01-837382-bresil-une-ado-enceinte-apres-avoir-ete-violee-veut-garder-le-bebe.php]
http://lesuisseromain.hautetfort.com/archive/2009/03/08/avortement-et-excommunication.html

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Brésil: une ado enceinte après avoir été violée veut garder le bébé

http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/200903/17/01-837382-bresil-une-ado-enceinte-apres-avoir-ete-violee-veut-garder-le-bebe.php