RAPPORT 2008 SUR LA LIBERTE RELIGIEUSE DANS LE MONDE
AIDE A L’EGLISE EN DETRESSE
CONFERENCE DE PRESSE, 23 OCTOBRE 2008
« Les chrétiens sont les principales victimes du manque de liberté religieuse »
Marc Fromager, directeur de l’AED a présenté lors d’une conférence de presse, ce jeudi 23 octobre, à la Maison de la Conférence des Evêques de France à Paris, le Rapport 2008 sur la Liberté religieuse dans le monde, publié par l’AED. Mgr Georges Casmoussa, évêque syrien-catholique de Mossoul (Irak) était l’invité d’honneur de la conférence, et à témoigné de la situation dramatique des chrétiens en Irak, et à Mossoul, privés de liberté religieuse.
« C’est le rôle de l’Aide à l’Eglise en Détresse d’être un veilleur pour le monde, et de relever toutes les atteintes à la liberté de croire, pour sensibiliser l’opinion publique et, nous l’espérons, faire changer les choses » à expliqué Marc Fromager pour présenter le Rapport.
« Aujourd’hui, les victimes de l’absence de liberté religieuse dans le monde sont principalement les chrétiens » a-t-il poursuivit. Pour le directeur de l’AED, la liberté religieuse est l’un des droits de l’homme le moins respecté dans le monde. « Cela peut s’expliquer par la mondialisation qui provoque des replis identitaires et l’exacerbation des identités. Les principaux obstacles à la liberté religieuse sont la montée des intégrismes religieux (islam et hindouisme) et la subsistance de régimes politiques communistes. L’Asie, du Moyen-Orient à l’Indonésie, est la région du monde où la situation est la plus préoccupante pour les croyants. En Afrique (Soudan, Nigeria, Egypte, Algérie) il y a également de graves atteintes à la liberté de croire.
Mgr Casmoussa a ensuite témoigné de la situation très préoccupante des chrétiens en Irak qui ne « bénéficient pas, de fait, de la liberté de croire, de pratiquer, certains même nient leur droit d’exister en Irak ». La ville de Mossoul a été en début de mois le théâtre d’une très violente campagne de terreur contre les chrétiens : entre le 1 et le 8 octobre, 2000 familles chrétiennes ont été obligées de fuir dans les villages environnants, pour échapper aux menaces de fondamentalistes musulmans. Trois maisons de chrétiens ont été détruites, 11 chrétiens ont été assassinés en plein jour, et de nombreuses familles ont reçu des menaces de mort, leur demandant de « quitter la terre de l’Islam. « Cela nous a bouleversés, c’est une attaque très symbolique, car Mossoul est le cœur et le berceau de la chrétienté en Irak » expliquait Mgr Casmoussa. Le plus grand danger pour lui, est celui d’un « négationnisme politique » qui refuserait aux chrétiens le simple droit d’exister en Irak. « Si la situation ne change pas, dans 10 ans, il n’y aura plus de chrétiens. Aujourd’hui, je n’ose croire qu’il existe un plan d’élimination des chrétiens de la terre d’Irak, et de tout le Moyen-Orient, je n’ose le croire. Nous devons garder l’espérance » a conclu l’évêque.
Mgr Casmoussa a également appelé le gouvernement irakien à rétablir l’ordre et le droit dans le pays : « Nous voulons l’égalité de droit et de fait pour les chrétiens » a-t-il rappelé.
Pour aller plus loin :
- Un vivre ensemble islamo-chrétien est-il possible ?
- Chrétiens d’Irak : Appel à l’ONU
- Lettre reçue à Nouvelle Cité ce matin de Mgr B. Georges Casmoussa, Archevêque Auxiliaire Patriarcal Syro-Catholique
- Ouverture du Synode pour le Proche Orient
- Conférence de Mgr Michel Chafik à Sciences-Po Paris, le 25 février 2010 à l’invitation de l’association Sciences-Po monde arabe