Avant même de rejoindre les jeunes à Sydney, pour le second grand rassemblement des Journées mondiales de la jeunesse de son pontificat, Benoît XVI s’est déjà adressé à eux dans un message où il leur exprime la bienvenue mais aussi tout ce qu’il attend d’eux. Ce texte est bien dans la manière d’un pape toujours exigeant intellectuellement, bienveillant, mais aussi d’une belle lucidité. De la fragilité des jeunes, de leurs incertitudes, de leurs difficultés à se construire dans la durée et selon l’exemple de l’Évangile, il n’ignore rien. Mais excluant tout découragement, il montre la voie du Christ, la seule qui puisse ouvrir l’horizon et permettre la découverte du sens de l’aventure humaine. C’est dire à quel point le successeur de Jean-Paul II a compris et intégré la pédagogie de ces JMJ particulièrement adaptée aux nouvelles générations et à leurs attentes.
Certaines critiques s’étaient fait jour pour mettre en cause cette pédagogie. Ne soulignait-on pas, en les regrettant, leurs côtés spectaculairement festifs. Même le cher Philippe Muray, incomparable analyste du scandale anthropologique de l’homo festivus avait ajouté le poids de son inquiétude pour tout ce qui pouvait ressembler à l’entraînement dangereux de l’émotionnel et du spectaculaire. Mais avec le temps, les JMJ ont fait non seulement leurs preuves, elles n’ont cessé de perfectionner leur mode de proposition et d’approfondissement de la foi. Tout d’abord, elles sont préparées désormais dans les mois qui les précèdent par un enseignement qui correspond à la thématique choisie. En second lieu, la découverte du pays d’accueil par les participants reçus, dans les différents diocèses, s’est révélée très enrichissante. Enfin, le couronnement des JMJ dans les deux derniers jours, en présence du Pape, s’est lui-même renouvelé, l’expérience de Paris en 1997 ayant été, de ce pont de vue, une étape capitale.
Désormais, la densité des prédications, la beauté des liturgies, les expressions diverses de la piété inspirées par une tradition locale, tout concourt à faire de cette grande concentration de jeunes une occasion assez étonnante. Il suffit de constater comment les JMJ ont pu être décisives pour tant de garçons et de filles qui ont mis en perspective leur vie entière grâce à l’appel du Christ qu’ils découvraient, et dans un sentiment de communion avec leur génération et l’ensemble de l’Église. Une fois de plus, à Sydney, la jeunesse répond présent dans ce moment privilégié, autour du successeur de Pierre qui leur exprime l’inaltérable grandeur de leur vocation humaine et chrétienne.