3125-Gay printemps - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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3125-Gay printemps

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Un grand jeu de stratégie planétaire remobilise depuis quelques semaines les militants de la cause homosexuelle. Aux États-Unis, l’armée et la Californie sont les lieux emblématiques de l’empoignade. L’institution militaire vient d’affronter une plainte contre la loi « don’t ask, don’t tell » (ne rien demander, ne rien dire) qui ne lui fait que tolérer en son sein les personnes homo­sexuelles en leur interdisant tout « coming out ». Lundi 9 juin, une Cour d’appel fédérale a rejeté la plainte par respect pour l’autorité du Congrès. Un point perdu pour le lobby gay.

Mais en Californie, le 15 mai, le mariage homosexuel a été légalisé par un arrêt « historique » de la Cour suprême. Des centaines de fêtes sont aussitôt organisées On parle de « pluie de dollars », selon l’adage « dual income, no kid » (deux sa­laires, pas d’enfants). Certes, le porte-parole de Georges Bush a confirmé qu’il « continue à penser que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme ». Le président « reste favorable à un amendement de la constitution interdisant le mariage homosexuel » mais, en fin de mandat, il renonce à mobiliser sur ce sujet et attend un référendum californien. Un point partout.

Pendant ce temps, en France, le lobby homosexuel a jeté son dévolu sur l’Éducation nationale. Les organisateurs de la 7e Gay-pride annoncent comme thème de l’édition nationale du 28 juin à Paris « L’école sans aucune discrimination ». Porte-parole de L’Inter-associative lesbienne, gay, bi et trans (InterLGBT) Alain Piriou, explique ce choix en évoquant « dans les affaires d’homophobie » la très grande jeunesse des fauteurs de trouble.
De son côté, le syndicaliste enseignant Philippe Castel, de la FSU, avance que « les jeunes homosexuels se suicident treize fois plus que les hétérosexuels » et que « 32% des homosexuels de moins de 20 ans ont fait une tentative de suicide ». Des passages à l’acte qu’il veut attribuer exclusivement à « l’homophobie ». D’où la revendication de participer sur le terrain de l’école à la formation des personnels et à l’intervention auprès des élèves « contre les discriminations ».

Alain Piriou avoue viser désormais les collèges où « il y a un point de blocage » puisque « des choses se font dans les lycées ». Après le rectorat de Versailles, qui avait agréé Sos homophobie, le rectorat de Nancy-Metz vient d’être contraint d’adouber Couleurs gaies, autre association ho­mo­sexuelle que la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits) soutient. En décembre 2006, le tribunal administratif de Nancy avait donné raison à un refus d’agrément mais, en février, la Cour administrative d’Appel de Nancy a enjoint le rectorat à reconsidérer sa décision. C’est fait. Avec 1500 € de dommages et intérêts en poche, l’association gay lancera donc, dès la rentrée, une « campagne d’information » pour présenter aux lycées de la région ses « actions de prévention contre l’homo­phobie en milieu scolaire ». Mais comment éviter une forme d’endoctrinement des élèves, à l’insu de leurs parents, sur des sujets où ces associations véhi­culent souvent des revendications transgressives ?

Car, si Alain Piriou affirme, pour la Gay pride, ne pas vouloir « s’arc-bouter » sur des questions où il s’oppose à la majorité parlementaire (contrat, mariage et adoption homosexuels), ces thèmes n’en demeurent pas moins au cœur du débat hexagonal. À l’image du bras de fer qui oppose le maire de la capitale à celui de son XVe arrondissement, Philippe Goujon (UMP), qui refuse de célébrer des Pacs en mairie, bravant – au nom de la loi – une délibération du Conseil de Paris du 16 juin. L’Inter-LGBT avait, quant à elle, rendu public, le 13 juin, un « avant projet de loi sur l’autorité parentale et le droit des tiers » à propos duquel elle venait d’être auditionnée par le gouvernement. C’est par ce texte sur les beaux-parents que le lobby homosexuel entend aujourd’hui faire avancer sa revendication en faveur de « l’homoparentalité ».

Pour être en pointe, le lobby gay s’amalgame à toutes les familles fracturées en se décrétant porte-parole de « millions d’enfants concernés ».
En réalité, nombre de sociologues et d’associations familiales sont hostiles à un statut du beau-parent. Ainsi Sos papa, association de pères divorcés, voit dans le renforcement des droits du beau-père un accroissement de l’exclusion du père biologique. L’Inter LGBT aimerait quant à elle que le projet de loi aille plus loin que la simple délégation d’autorité parentale et permette l’adoption simple de l’enfant par le beau-parent. Gaylib, composante gay de l’UMP, approuve.

Mais les critiques font valoir qu’on entre dans un cercle vicieux au fil des recompositions familiales en faisant peser sur l’enfant des autorités successives aussi illégitimes que précaires. L’hebdomadaire Le Point a d’ailleurs récemment dénoncé ce « mythe de la famille recomposée idéale » (29/05). Selon les témoignages recueillis, on est loin de l’harmonie présentée par cer­taines images d’Epinal. Les liens du sang ne se remplacent pas si facilement. On constate que, d’un côté, l’autorité des beaux-parents est fréquemment récusée et que, de l’autre, les enfants majeurs de parents divorcés sont nombreux à ne jamais revoir leur père. Ces mélis-mélos familiaux génèrent beaucoup de souffrance.

Pourtant, en consultant la pluie de dépêches traitant de la guerre homosexuelle, on comprend où se situe pour beaucoup « le sens de l’Histoire » :

– « À la traîne », les pays africains où l’on déplore brimades et persécutions, mais aussi ceux de l’Est où les gay pride provoquent des remous (Les Polonais restent hostiles à 76 % au mariage homosexuel et 90% à l’adoption par des homosexuels).

– « En avance », les pays qui ont déjà légalisé l’adoption homosexuelle comme le Canada (où deux Françaises tentent de l’importer dans l’hexagone en revendiquant leur nationalité pour le bébé dont elles sont les deux mères selon le droit canadien).

Et puis, il y a les anecdotes qui, l’air de rien, font avancer les idées. D’Italie les provocations de Vladimir Luxuria, travesti et ex-député de gauche sont rapportées avec complaisance. En Grèce, le porte-drapeau des gays, Evangélia Vlami, a taxé de « racisme » la plainte d’habitantes de l’île de Lesbos qui contestent le « détournement » du mot lesbienne !
En Grande-Bretagne, c’est plus sérieusement et sur le front ultime qu’on se bat : en « célébrant leur mariage » deux prêtres anglicans (deux hommes) ont rouvert le 14 juin la douloureuse fracture qui, sur ce sujet, mine la Communion anglicane. Cette fois c’est Dieu, ultime recours, qu’on instrumentalise.