Les 26-27 et 28 octobre, se tiendra à Lourdes un rassemblement de quelque sept mille personnes, venues de tous les diocèses de France et souvent accompagnées de leurs évêques. À l’enseigne explicite d’Ecclésia 2007, il s’agira pour elles « ensemble de servir la parole de Dieu » ou, en d’autres termes, de réfléchir à ce que signifie aujourd’hui transmettre le contenu de la foi aux nouvelles générations. Faut-il insister sur le fait qu’une telle préoccupation est absolument vitale pour l’existence même de notre communauté chrétienne nationale ? Il s’agit pour Mgr Christophe Dufour, évêque de Limoges, en charge de cette responsabilité, de provoquer une véritable mobilisation des forces vives de la catéchèse. Aucune échappatoire n’est possible : la baisse continue des effectifs, l’indispensable réexamen des méthodes et surtout de l’esprit de cette transmission de la Révélation confèrent à ce rassemblement un caractère d’urgence et de priorité.
Se réunir à Lourdes n’est pas anodin. Cela implique, de la part de tous les participants à Ecclésia 2007, une démarche de pèlerinage et de prière. C’est donc plus qu’un colloque ou même un congrès… La volonté de mettre au centre des réflexions et des échanges une attitude de disponibilité. Le recueillement et même l’adoration modifient substantiellement le climat d’une rencontre. Ajouté à cela que la Lectio Divina sera sans cesse privilégiée au cours de ces trois jours, dans la grande tradition qui veut que la parole de Dieu, avant d’être objet de spéculation, soit reçue gratuitement pour impliquer et convertir celui qui se livre généreusement à sa présence. Avant d’enseigner, il s’agit de goûter la saveur des paroles vives de l’Écriture.
On sait que, depuis plus d’un demi-siècle, des débats nourris sur la catéchèse, ont donné lieu à certains affrontements qui s’expliquent par des désaccords sur le fond. Le vœu des évêques est d’échapper à ce que peut avoir de désastreux le spectacle de la division et de dépasser les positions par trop idéologiques. Comment ne pas acquiescer à ce désir de communion et de résolution des différends par le haut ? Bien sûr, il serait, en même temps, assez peu judicieux de vouloir faire taire les questions légitimes des uns et des autres. Et il est souhaitable qu’on puisse établir ensemble, et dans la paix, un bilan de toute l’expérience des dernières décennies, pour discerner équitablement ce qui a été fructueux ou moins heureux dans certaines pédagogies mises en œuvre. On ne fera pas l’économie d’une mise en perspective et du rappel de certaines initiatives importantes du Magistère. Sans doute, Ecclésia 2007 est plus un espace d’éveil et de mobilisation qu’un colloque théologique apte à formuler des réponses utiles à des préoccupations doctrinales. Mais l’éveil et la mobilisation seront d’autant plus fructueux qu’ils seront fondés sur un accord décisif quant au contour précis et aux étapes qui permettent à nos enfants et à nos adolescents de mûrir sur les chemins de la foi et de l’initiation aux sacrements.