2955-La Foi de l'Eglise - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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2955-La Foi de l’Eglise

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La commémoration du cent-cinquantenaire du dogme de l’Immaculée Conception est une occasion privilégiée pour méditer le mystère de la foi de l’Eglise. Nous ne pouvons éluder en même que cette foi est un objet de scandale et de refus, de la part de ceux qui n’en acceptent ni le contenu explicite, ni l’autorité. La commission doctrinale de l’épiscopat n’a-t-elle pas été contrainte de publier deux notes précises concernant deux livres récents niant la foi de l’Eglise à propos de deux ouvrages sur Marie (ceux de Jacques Duquesne et de Dominique Cerbelaud) ? Certes de telles opinions ne représentent pas une nouveauté dans l’Histoire. Au siècle des Lumières, on assista ainsi à une attaque généralisée contre le dogme, et notamment le dogme trinitaire qui ne correspondait pas, disait-on, aux données de la raison et qui, au surplus, résultait d’une hellénisation des sources bibliques.

Les arguments s’ajoutent, au long des siècles, mais souvent se ressemblent. Le grand trait commun des adversaires des dogmes est de se réclamer d’une connaissance facturelle, scientifique, des origines chrétiennes pour délégitimer ce que grand John-Henry Newman appelait le développement organique de la doctrine. Mais à ce compte, ce sont les Saintes Ecritures elles-mêmes qu’il convient de déconstruire et de démythologiser – on ne s’est pas fait faute de s’y employer ! Le Jésus de l’histoire est indissociable de celui de la foi et sitôt qu’on s’avise de les séparer c’est le témoignage vivant et la réalité plénière dont il est porteur qui s’effondrent. A ce compte également n’est-ce pas tout l’enseignement de saint Paul qu’il faudrait récuser ? Puisqu’il est l’expression du pur langage de la foi et nous introduit directement au cœur du mystère scellé depuis les origines ?

Toute la question consiste à savoir si on a foi à l’Esprit Saint et au don qui constitue l’Eglise et sa puissance d’attestation. On peut, certes, leur préférer ses idées propres, fondées sur la prétention de mieux connaître la réalité qui aurait été travestie par la tradition. Mais le plus souvent on ne fait ainsi que développer ses rêves et ses lubies (Duquesne : Marie entourée d’une nombreuse marmaille) et surtout on se coupe du Corps réel du Christ. Comme l’écrivait Maurice Blondel : “A toute époque il y a eu conflit entre les apparrences humaines du Christ et les exigences de la foi… Ce à quoi j’adhère, ce n’est pas au christianisme reformé et transfiguré à mon gré de rêveur, c’est à la réalité concrète, historique, continuelle du Verbe incarné, descendu au plus bas de nos misères…” Entre nos opinions orgueilleuses et la foi de l’Eglise, il faut choisir ! Depuis les origines, c’est l’enseignement des grands témoins du Christ.

Gérard LECLERC