Que plusieurs dirigeants socialistes – à la suite de la provocation de Noël Mamère annonçant la célébration d’un “mariage homosexuel” dans sa mairie de Bègles – aient décidé de se faire les propagandistes d’une transgression de notre droit, constitue plus qu’un signe des temps. C’est pour tous ceux qui se soucient de l’avenir de notre équilibre social et du respect de la loi morale et divine un grave signal d’alarme. Notre humanité est fragile. Il est des lois structurantes qui renvoient à un ordre providentiel. Celles-ci ne sauraient être bafouées sans mettre en péril les principes de notre humanisation. Toux ceux qui ont reçu l’enseignement de la Bible le savent depuis toujours. Mais pour peu qu’ils observent les règles et les limites sans lesquelles l’homme se déconstruit et se défait, certains philosophes ou experts des sciences sociales confirment l’enseignement révélé. C’est le cas d’un Pierre Legendre qui, depuis des années, poursuit les pouvoirs publics de ses avertissements solennels. Les attitudes prétendument compassionnelles – celles qui veulent venir au secours de certaines détresses sociales, comme celles des homosexuels – brouillent le regard et débouchent sur la confusion. Une confusion incestueuse qui produira des souffrances supérieures et des destructions irrémédiables.
On pouvait s’interroger sur la course à la démagogie où se distinguent les candidats aux hautes destinées. Y aurait-il au moins quelques justes pour refuser ce processus irresponsables ? Heureusement, plusieurs déclarations sont venues à l’intérieur du Parti socialiste pour marquer des refus motivés. Ségolène Royal a courageusement déclaré son opposition aussi bien au pseudo mariage homosexuel qu’au projet d’adoption d’enfants par des couples de même sexe. Mais c’est Lionel Jospin qui a été le plus loin dans l’affirmation de ses convictions en les étayant d’une solide argumentation : “Le mariage est dans son principe et comme institution, l’union d’un homme et d’une femme. Cette définition n’est pas due au hasard. Elle renvoie non pas d’abord à une inclination sexuelle, mais à la dualité des sexes qui caractérise notre existence et qui est la condition de la procréation et donc de la continuité de l’humanité. C’est pourquoi la filiation d’un enfant s’est toujours établie par rapport aux deux sexes. Le genre humain n’est pas divisé entre hétérosexuels et homosexuels – il s’agit là d’une préférence – mais entre hommes et femmes. Quant à l’enfant, il n’est pas un bien que peut se procurer un couple hétérosexuel ou homosexuel, il est une personne née de l’union – quelle qu’en soit la modalité – d’un homme et d’une femme” (1). Lionel Jospin, qui fut le Premier ministre du PACS – que nous avons combattu en raison de la première rupture symbolique qu’il impliquait – nous rejoint aujourd’hui sur des convictions anthropologiques essentielles. C’est un précieux recours dans une lutte qui s’annonce difficile.
Gérard LECLERC
Pour aller plus loin :
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