La mort, après euthanasie, du jeune Vincent Humbert, a relancé un douloureux débat : la France doit-elle se décider à modifier sa législation en imitant l’exemple des Pays-Bas et de la Belgique, où “la mort compassionnelle” est désormais codifiée par la loi ? Un lobby très puissant milite en ce sens.
L’exemple de Vincent n’a pas manqué d’alimenter une nouvelle campagne d’opinion. Il faut féliciter la plupart de nos politiques de ne pas avoir voulu céder à l’émotion du moment. Notre Premier ministre a même prononcé à ce propos une phrase tout à fait essentielle : “La vie n’appartient pas aux politiques”. En effet, la vie humaine ne saurait être, en aucun cas, instrumentalisée, pour satisfaire aux idéologies et aux volontés de puissance. Elle appartient au mystère de la condition humaine.
Certes, le drame vécu par des personnes en situation extrême, la douleur des familles ne sauraient être ignorées au nom de “principes” qui feraient fi de ce qui rend parfois insupportables certaines existences. Nous ne pouvons non plus juger la conscience de ceux qui ont cru devoir apporter à leurs proches une forme d’assistance que nous récusons. Simplement, nous pensons qu’une société n’opère par certains choix sans conséquences gravissimes pour elle-même, le climat moral qu’elle crée, notamment auprès des plus fragiles, et des jeunes incertains de tout en période nihiliste. Une législation qui crée une justification à la transgression de l’interdit du meurtre prend de terribles responsabilités à l’égard de tous ceux qui sont tentés par le suicide. Jean-Paul II nous le rappelle constamment lorsqu’il oppose culture de vie et culture de mort.
Les motifs compassionnels qu’on oppose au refus de l’euthanasie impressionnent les médias et l’opinion. Ils nous touchent aussi, évidemment. Ils ne découragent pas tous ceux qui se sont voués à cette belle invention contemporaine des soins palliatifs et nous adressent un message qui devrait requérir l’attention générale. Ce n’est pas la mort que réclament les personnes souffrantes, même lorsqu’elles appellent à la délivrance, mais à la solidarité aimante, à la reconnaissance de leur dignité. Il n’y a pas que l’exemple de Vincent. Il y a d’autres cas, encore plus graves si c’était possible, qui montrent que l’amour attentionné d’une mère peut sauver du désespoir. Faut-il rappeler l’origine des soins palliatifs en milieu hospitalier ? Ce n’est pas pour rien si l’initiative est venue du milieu catholique, il y a plusieurs décennies déjà. La culture de vie crée souvent des miracles.
Gérard LECLERC
Pour aller plus loin :
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- La bataille de l'euthanasie
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- Édouard de Castelnau
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.