Dans les sessions pré-électorales des partis, la place du non-dit et des plans de communication est grande et les travaux exhibés sont superficiels. Tout l’inverse de ce que nous avons constaté en suivant l’université d’été de l’Alliance pour les Droits de la Vie. L’association n’a rien d’un parti politique, mais, à sa manière, elle témoigne d’une façon tout aussi légitime de s’impliquer dans la vie publique : c’est son action auprès des personnes en difficultés qui fonde ses revendications. « Pendant que les partis entrent en ordre de bataille, tout mouvement qui entend promouvoir un projet de société se doit de prendre part au débat », expliquait d’entrée le docteur Xavier Mirabel, président de l’Alliance. Son vœu : « que le respect de la vie et de la dignité humaines, sous toutes ses formes, soit au maximum présent dans les préoccupations des candidats et des électeurs, tant aux présidentielles qu’aux législatives ». Et c’est en ce sens qu’une centaine de cadres du mouvement étaient appelés à travailler au centre interdiocésain des Naudières, près de Nantes, du 24 au 27 août. Pour eux, les huit prochains mois sont l’occasion sine qua non de faire avancer la cause de la vie. C’est aussi un impératif car divers groupes font pression en sens inverse : le lobby scientiste tente d’obtenir l’inclusion du clonage dans les promesses électorales, celui de l’euthanasie intensifie sa pression, et le lobby homosexuel veut imposer son « mariage » et le droit à l’adoption d’enfants. Or les oreilles des candidats sont ouvertes. Ils tentent de conquérir des “niches” électorales, sans se couper de leur base, au risque du double-langage, ou de la soumission, par démagogie, aux idéologues les plus bruyants. Pour ne pas se laisser déborder, il faut se mobiliser, s’organiser et se former.
Les travaux de cette 9e Université d’été de l’Alliance ont commencé par une journée d’initiation à la communication non violente (CNV). Une façon de situer le thème de ces journées « Efficacité et fécondité au service de la vie » sous l’angle du respect de toute personne. Les stagiaires se sont donc exercés à établir des relations « empathiques » avec les responsables politiques. Influencer sans manipuler est, selon les expériences partagées, le gage du succès durable. Le témoignage des progrès réalisés en ce sens est mobilisateur : dans certains départements, un patient travail relationnel avec les autorités publiques a déjà permis que les femmes enceintes en difficultés trouvent d’autres réponses que celles qui les orientent quasi-systématiquement vers l’avortement.
Appliquant la maxime ignacienne : « Travailler comme si tout dépendait de soi et prier comme si tout dépendait de Dieu », les participants se sont attelés, dans un vaste forum, à rechercher et échanger leurs « recettes » en matière d’efficacité. Puis, au cours d’une veillée de prière, tout a été remis dans la perspective d’une fécondité venue d’ailleurs. Une double orientation renforcée le dernier jour par le père Pascal Ide qui éclairait l’articulation entre efficacité et fécondité, enjoignant de se garder tant du quiétisme que de l’activisme stérile.
A la clôture de la session, était annoncée comme axe majeur de la rentrée la promotion d’un solide argumentaire « politique » déclinant les exigences législatives du respect de la personne humaine en un véritable programme.
Fréderic Aimard
Spécial : Ille-et-Vilaine
Le docteur Xavier Mirabel, (médecin cancérologue à Lille et président de l’Alliance pour les Droits de la Vie), donnera une conférence sur le thème « Le respect de la vie au programme. Pourquoi est-il nécessaire de traduire le respect de la vie en programme politique et comment le promouvoir aujourd’hui ? », le 28 septembre (20h30), au Lycée-collège de l’Assomption, 18 bd Paul Painlevé, 35000 Rennes, parking sur place. Entrée libre. Rens. auprès d’Agnès Petit (Déléguée régionale de l’Alliance pour les Droits de la Vie), & 06.87.83.34.14.[code]
